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EDF augmente ses tarifs de 3 %
et fait croire par média bienveillants interposés qu’il s’agit d’une
augmentation due à l’obligation de rachat de l’énergie d’origine éolienne et
solaire à hauteur de 1 milliard d’Euros. Le chiffre réel est de 100 fois inférieur. 30 Mars 2005 : à l'Assemblée, les députés
UMP Poignant, Ollier et Nicolas brisent la filière éolienne, par 68 Pour, et
29 Contre (dont 4 UDF et 3 UMP), ceux qui sont censés représenter les
français ne jurent que par le nucléaire, contre l’avis de ceux ci.
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La libéralisation voulue par l’Europe (ses dignes représentants : pas les élus, mais les gouvernements, ceux qui vous diront bien dans les yeux qu’ils n’y sont pour rien) de l’énergie et son corollaire la privatisation partielle (pour l’instant) d‘EDF et de Gaz de France vont conduire à la disparition du prix fixé par l’état, inexorablement … les hausses de tarifs seront alors de 40 à 60 % à chaque nouvelle ouverture de contrat, pourra t-on encore accuser les énergies renouvelables qui ne seraient pas rentables ? Ou bien va-t-on réaliser enfin que le prix du marché ne sert qu’à alimenter les actionnaires ?
Faute d’avoir misé sur les renouvelables solaire et éolien en même temps que le Danemark, l’Allemagne ou l’Espagne nous perdons une occasion de développer un gisement d’emplois industriels.
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dans une SCIC Energie Verte http://www.amisdelaterre
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4/07/2003 -
Des panneaux captant l'énergie solaire pour produire de l'électricité,
installés sur le toit d'un immeuble en bordure de Paris, ont produit en 13
mois l'équivalent de la consommation annuelle de courant de neuf familles, si
l'on exclut le chauffage et l'eau chaude, selon le CLER qui a son siège dans
l'immeuble. Des capteurs totalisant |
Raccordés au réseau EDF le 19 avril 2002, ils avaient produit au
30 juin 2003 30 MWh (mégawatts/heure)
d'électricité, a précisé le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER)
qui regroupe des industriels du secteur, des collectivités locales et des
universitaires.
Fin avril 2003, soit un an après le démarrage de l'opération, le
toit photovoltaïque, avait déjà produit 22,5 MWh, soit 12,5% de plus que prévu.
Un annuaire de près de 100 sites sur le solaire http://www.portail-solaire.com/ http://www.outilssolaires.com
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L’éolien n’est
plus une énergie anecdotique, une seule éolienne [ prototype de
L’Allemagne
dispose de 15.000 éoliennes, l’Espagne 11.500 dont 1.500 en Navarre. La
France n’en dispose que de 1.500, autant que la région voisine de Navarre.
Le site de l’association FEE
http://www.fee.asso.fr/
L’ADEME propose un site pour le suivi des installations http://www.suivi-eolien.com/ et des infos sur leur site Communiqués ADEME Eolien
Toutefois, il ne faut pas oublier que l’Eolien est une énergie pouvant
être «intermittente» qui ne résout pas à elle seule le problème du nucléaire,
tout comme le solaire, la solution réside dans un mix équilibré.
Quant
au risque d’accident mis en avant par certains, il vaut mieux en rire, si on le
compare au nucléaire. La tempête de 1999 aurait nuit gravement à l’éolien, mais
il ne faudrait pas oublier que la centrale du Blayais n’a du sa survie qu’à
deux pompes, toute la sécurité étant HS.
Pour ce
qui est du risque d’intermittence, les prévisions météo sont telles
qu’aujourd’hui il est possible de déterminer avec précision les périodes de
vent et leur force pour les anticiper. Les installations sont bien moins
inesthétiques que les lignes très haute tension qui défigurent par leur nombre
nos territoires et leur «bruit» relève plus de la fiction.
En Essonne : 30 communes sont identifiées comme des « zones possibles d'implantation ». Un premier secteur s'étend à l'ouest autour de Richarville, un deuxième à l'extrême sud, aux environs immédiats d'Angerville, et un troisième vers Boissy-la-Rivière. 14 déc. 2006
D'ici à 2010, la France s'est donc engagée à
passer :
- de 12 à 18 millions de tonnes d'équivalent pétrole (tep) de chaleur
renouvelable ;
- de 0,4 à 2,8 millions de tep de carburants renouvelables ;
- de 14% à 21% d'électricité renouvelable, soit 3 millions de tep
supplémentaires.
En
Picardie : un projet offshore sur une ligne Le Tréport – Baie de Somme
excellemment bien ventée vient d’être refusée par le préfet au motif du danger
des mines … absurdité crasse ou fonctionnaire zélé ? Que n’a-t-on interdit
la pêche et le cabotage dans cette zone depuis un demi siècle ?
Pour atteindre cet objectif de 21%, la France mobilisera plusieurs filières : l'hydroélectricité, mais
aussi notamment la biomasse et
l'éolien. C'est la raison
pour laquelle un appel d'offres avait été lancé dès 2004 pour la réalisation
d'ici à 2007 d'éoliennes en mer, à hauteur de 500 MW.
Embryonnaire mais loin du ridicule,
chercheurs et industriels s'intéressent désormais à l’énergie des courants
marins, avec des projets futuristes qui pourraient aider la France à développer
ses ressources en énergies renouvelables. Plusieurs acteurs travaillent
actuellement sur l'exploitation de cette énergie nouvelle : EDF, le Laboratoire
des écoulements géophysiques et industriels (LEGI) de Grenoble, la petite
société Hydrohelix Energies, soutenue par l'Institut français du pétrole (IFP)
et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Hydrohelix Energies, comme le LEGI, exploite un brevet de turbine baptisée
"hydrolienne". Les turbines seraient implantées sur une structure
fixée au sol et totalement immergées. Elles récupèrent l'énergie cinétique des
courants sous-marins et la transforment en énergie électrique. La France dispose, au large des
côtes bretonnes et normandes, d'un potentiel important grâce aux courants
marins liés aux marées, qui sont parmi les plus fortes du monde.
Trois sites envisagés : deux au large
de la pointe de la Bretagne - l'un d'une capacité de 1.000 mégawatts (MW) sur
la Chaussée de Sein et l'autre de 2.000 MW dans le Fromveur - et un troisième
sur le Raz Blanchard au large du Cotentin.
Sur ce dernier site, 1.500 turbines de
La production annuelle de ces trois parcs pourrait atteindre les 25.000 gigawattheures (GWh), soit 5% de la production électrique française.
L'usine marémotrice de La Rance, sur l'estuaire de ce fleuve en Ille-et-Vilaine, préfigurait ce potentiel : elle produit chaque année environ 536.000 MWh, soit l'équivalent des besoins d'une ville de 300.000 habitants.
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Près de
20.000 habitants de Villejuif, au sud de Paris, seront bientôt reliés à un
réseau géothermique. Une trentaine de communes d'Ile-de-France bénéficient de
cette source d'énergie non polluante, puisée dans la croûte terrestre. La
technique est simple. Un puits permet de pomper, à
En raison de ce contexte géologique favorable, les premières
applications ont été lancées au début des années 1970. Dans les années 1980,
des contraintes techniques et économiques ont ralenti le développement de cette
source d'énergie. Sur 150 puits envisagés, seuls une trentaine fonctionnent.
Aujourd'hui, les procédés d'exploitation sont bien maîtrisés. L'obstacle financier a été levé
en partie : le taux de TVA passe de 19,6% à 5,5% , mais l'investissement reste coûteux, l’Etat
devrait subventionner la réalisation des doublets. «La géothermie n'est
pas une énergie suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics», selon
l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), critique,
entre autres, qui va d’ailleurs lui coûter quelques % de son maigre budget. Les
communes qui veulent en bénéficier doivent s'endetter pour de nombreuses
années. A quand une vraie reconnaissance de cette richesse dormant sous nos
pieds ? On voit bien la mauvaise volonté des élites dirigeantes (ne parlons pas
des politiques impuissants) face à la « crise énergétique », … elle
profite bien à certains, ou l’intelligence ne se mesure pas à la longueur des
études ni à l’altitude des postes occupés.
Les carburants verts, une fausse
bonne idée si on veut passer au stade industriel, la superficie des terres à
cultiver n’y suffirait tout simplement pas. C’est comme pour les autres
renouvelables, un plus mais en aucun cas un substitut. Par contre, c’est un
excellent moyen pour une valorisation locale en secteur agricole par exemple.
Guillaume Bourtourault, ingénieur chimiste et
chercheur dans le domaine de la biomasse-énergie, souligne les avantages de la
valorisation énergétique de
L’énergie contenue dans
la biomasse peut être convertie en bioélectricité, en biochaleur, et en
biocarburants par des procédés connus et déjà éprouvés. Le seul obstacle à son
utilisation reste son coût. Plusieurs moyens permettent d’abaisser ce coût. Le
premier est la production simultanée de plusieurs formes d’énergie et de
produits, dans le but d’atteindre un rendement énergétique global maximal et
d’augmenter la valeur ajoutée des produits et services apportés.
Une unité de gazéification
transformant de la sciure de bois en gaz à haute teneur en hydrogène, brûlé
dans un moteur à gaz pour produire la chaleur et l’électricité nécessaires au
fonctionnement de la scierie, et converti en biocarburants durant les périodes
creuses.
Un autre moyen est
d’utiliser une ressource de coût faible, nul ou même négatif (déchets).
imaginant une installation de combustion brûlant des noyaux d’olives,
introduire le CO2 chaud produit par la combustion pour doper la croissance de
tomates dans une serre, et produire par le moyen d’une turbine à vapeur de
l’électricité «verte» revendue au réseau.
La méthanisation par
fermentation de déchets humides (boues d’épuration des eaux usées, par exemple)
permettant d’alimenter des moteurs et des turbines.
Les applications de tels systèmes sont innombrables, elles créent localement de l’activité et de la richesse, elles sont efficaces énergétiquement, peuvent apporter des solutions à des problèmes de déchets ou de développement rural. Des ressources aussi variées que la balle de riz (enveloppe du grain de riz), la bagasse (résidu fibreux de la canne à sucre après extraction du moût), les palettes et les cagettes en bois en fin de vie, ou encore les écorces, la lignine et l’hémicellulose séparées de la cellulose lors de fabrication du papier, sont déjà utilisées massivement à travers le monde pour produire de l’énergie.
Un dernier moyen, «moins intelligent»,
de rendre la biomasse compétitive, est de la rendre industrielle. Toute la
réflexion d’intégration des outils de production énergétique dans un tissu
économique et écologique local est alors esquivée, au profit du systématisme
industriel. Les retombées sociales et environnementales sont alors beaucoup
moins intéressantes, se rapprochant d’une simple amélioration du bilan CO2 du
système. Certains pays européens engagent aujourd’hui des moyens importants
dans cette voie : l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne notamment. Des plans
importants de mise en culture de taillis de saule, peuplier ou eucalyptus
(récoltés au bout de 3 ou 7 ans), de colza ou de chanvre sont alors mis en
œuvre, avec pour but d’atteindre des rendements maximum à l’hectare.
La vision française, ou la biomasse en tant
que réservoir de carbone
La politique de l’ADEME sur la biomasse se concentrait sur 3
axes :
- le bois-énergie, sous-entendu le bois-chaleur, consistant à subventionner le
remplacement de cheminées très peu efficaces énergétiquement par des poêles à
bois estampillés par l’ADEME ;
- le bois-construction, avec pour outils l’architecture HQE (Haute Qualité
Environnementale) et l’architecture bioclimatique, et pour objectifs la
maîtrise de l’énergie et le stockage de carbone ;
- la recherche sur les bio produits, notamment à travers le programme AGRICE
(5), sur les biopolymères, biocombutibles, et autres débouchés non alimentaires
des produits de l’agriculture.
Les biocarburants,
limités en France à quelques produits bien définis, sont l’affaire de
négociations entre nos pétroliers nationaux et l’Etat d’une part, qui tiennent
à en garder la maîtrise et les revenus, et l’Europe d’autre part, qui freine la
progression de la production française et les demandes de subventions qui
l’accompagnent. La recherche de débouchés de l’agriculture française, stimulée
par l’élargissement de l’Europe à des pays de l’Est fortement agricoles, font
monter au créneau les syndicats des différentes filières.
Ø Les producteurs de betteraves à sucre défendent la
voie éthanol (production d’alcool par fermentation du sucre),
Ø Les producteurs d’oléagineux celle des huiles
(colza),
Ø
Les pétroliers
celle de dérivés agricoles quels qu’ils soient (pourvu qu’il faille des
raffineries !).
Mais la position de l’ADEME comporte un vrai message
idéologique : la biomasse est avant tout une ressource ancestrale pour la
production de chaleur, puis un stock de carbone, et enfin à plus long terme la
ressource organique qui se substituera aux produits dérivés de pétrole. Dans la
logique de l’ADEME, il est donc hors de question que les électriciens
s’emparent de la biomasse pour percevoir des primes à l’électricité verte, et
que le particulier se chauffe ensuite à l’électricité de bois !
Bien plus que les obstacles technologiques, ces jeux de
pressions et de contre-pressions empêchent la France de développer une
politique énergétique pertinente dans le domaine des renouvelables, courant
ainsi le risque de reproduire le scénario de l’éolien français : des années de
retard sur d’autres pays (en particulier l’Allemagne) ont rendu la France
industriellement et technologiquement dépendante.
L’arrêté
du 16 avril 2002 fixant les conditions d’achat de l’électricité produite à
partir de biomasse aurait pu ouvrir la voie aux bioénergies en France. Mais
sorti en catastrophe 5 jours avant le premier tour de l’élection
présidentielle, paru au JO le jour même du second tour (JO du dimanche 5 mai
2002), il propose des tarifs qui ne permettent pas de développer les centrales
bioélectriques (un bonus d’1 centime d’euro aurait probablement suffi à faire
émerger certains projets). Ce même arrêté contient en outre une coquille énorme
dans la formulation du tarif d’achat de la bioélectricité : simple maladresse
ou volonté de rendre l’arrêté caduque ?
Remplirons-nous alors nos obligations vis-à-vis du protocole de Kyoto
uniquement au gré des vents, grâce à de grandes fermes éoliennes ? Ce serait
simple, mais nous n’y avons pas intérêt en termes économiques et industriels,
et nous n’y arriverons pas. Les tractations en cours sur la rénovation de la
PAC (Politique Agricole Commune) sont une occasion idéale pour amener cette
réflexion sur les bioénergies, et doter à terme cette industrie en puissance du
cadre réglementaire communautaire qui lui fait défaut.
De l’utilisation de la biomasse…
Le Protocole de Kyoto (1997) propose aux pays gros
producteurs de dioxyde de carbone une alternative – contestée – à la réduction
de leurs émissions de gaz à effet de serre : développer les énergies propres
dans les pays en développement, par le biais de CDM (Clean Development
Mechanism). C’est dans ce cadre que la position de l’ADEME sur la valorisation
chaleur du bois prend tout son sens. En effet, ce mécanisme incite les pays de
l’annexe 1 du Protocole de Kyoto («les pays riches») à investir dans
d’importantes installations industrielles, afin de produire massivement de
l’électricité renouvelable et de contrebalancer ainsi leur production
domestique polluante. Or, les énergies renouvelables sont fondamentalement
locales, et leur potentiel peut être décuplé par une utilisation intelligente,
c’est-à-dire intégrée. Des systèmes de production d’énergie répartie, plus
simples et utilisés directement par les populations, comme des poêles à bois à
haut rendement, ou des petits groupes électrogènes fonctionnant avec l’huile
produite localement, seraient bien plus efficaces et bien plus profitables à
l’économie locale - mais non comptabilisables au titre d’un CDM. Après avoir
exploité leur pétrole, nous exploiterons donc le bois de ces pays dans de
gigantesques bioraffineries, et reporterons ainsi sur eux l’effort qui nous est
demandé tout en exportant notre industrie.
Extrait d’un article de Guillaume
Bourtourault EcoRev’n°10
- 2002 - 22 villa des Sizerins 75019 Paris
AGRICE : agriculture pour la chimie et l’énergie
Les objectifs français consistent notamment à porter notre part d’électricité
renouvelable de 14 à 21% et à maintenir les émissions nationales de CO2 au
niveau de 1990.
L’annexe 1 du protocole de Kyoto regroupe les pays suivants : pays de l’Union
européenne, d’Europe centrale et orientale, Suisse, Norvège, Islande, Russie, Canada,
Etats-Unis, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande.
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Les barrages grands et petits
Les barrages, s’ils ne sont pas loin de là
des solutions écologiques au problème de l’énergie sont cependant très
importants à plusieurs titres : ils ont vocation multiples tant dans le
domaine de l’utilisation de l’eau et de sa gestion que du tourisme et de l’énergie.
C’est une réserve d’eau qui permet de faire
éventuellement face aux pénuries et aux inondations.
C’est une forme de stockage de l’énergie.
C’est un véritable outil d’indépendance
énergétique.
C’est une énergie renouvelable.
Ils ont aussi des inconvénients sérieux.
C’est un drame humain que de voir disparaître
une vallée habitée.
Ce n’est pas sans conséquence sur les dépôts
d’alluvions dans les deltas des fleuves associés.
Des problèmes écologiques sont évidents dans
la gestion de ces eaux retenues stagnantes.
L’écologie des cours d’eaux est impactée, la
biodiversité subit des altérations.
C’est pourquoi comme pour toutes les
installations industrielles on doit mettre en balance les inconvénients avec
l’intérêt général ce qui est encore loin d’être le cas.
L’aménagement des barrages de la Loire fait
toujours l’objet de vif débat. Le barrage de Charlas dans les Pyrénées
occidentales est imposé par un lobby du maïs et la FNSEA contre l’intérêt
général.
L’énergie marée motrice
L'usine marémotrice de La Rance, sur l'estuaire de ce fleuve en Ille-et-Vilaine, produit chaque année environ 536.000 MWh, soit l'équivalent des besoins d'une ville de 300.000 habitants.
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Synthèse d’un article paru dans Les énergies
renouvelables s’appuient sur des systèmes techniques performants. Elles
participent au développement économique local et à la création d’activités
industrielles. Elle s’accompagnent de créations d’emplois et ne contribuent
pas à l’effet de serre (2). Pourtant, leur diffusion reste balbutiante. Trois
raisons principales à cela : ces énergies sont très mal connues du grand
public ; elles nécessitent d’importants efforts pour des avantages relatifs ;
et cela dans un contexte technique dominé par la culture du «tout
nucléaire/tout fossile». L’opposition
de certains règlements de copropriété et d’urbanisme rendent parfois
difficile voire impossible la pénétration du solaire dans le parc immobilier
déjà réalisé, notamment pavillonnaire. |
1. Les énergies renouvelables, des
énergies qui souffrent d’un déficit d’image
Une
série de clichés, largement entretenus par une culture énergétique dominante
(énergie nucléaire/énergies fossiles), invalide totalement la pertinence des
énergies renouvelables. Les énergies renouvelables sont alors présentées comme
de simples énergies d’appoint, ce qui les discrédite aux yeux de leurs
utilisateurs potentiels.
• Energie ? Electricité ? Une confusion générale en
matière de vocabulaire
Energie
renouvelable, énergie fossile sont des expressions trop abstraites. Energie
renvoie spontanément à des expressions qui évoquent la chaleur et le confort,
c’est-à-dire les résultats produits lorsqu’on utilise telle ou telle énergie.
Energie renvoie plus rarement à ce qui permet de faire fonctionner des
technologies qui produisent cette chaleur et ce confort. Par ailleurs, les
énergies fossiles et nucléaires sont considérées à tort comme abondantes et
perçues comme ressources infinies. Quant à l’électricité produite par le réseau
EDF, elle est assimilée à une forme d’énergie domestiquée, canalisée, contrôlée
(3), sans danger. Elle paraît propre et s’accompagne d’un service plutôt
efficace, relayé par des campagnes publicitaires intenses. A moins de pouvoir disposer
de devis comparatifs, difficile dans ces conditions d’envisager un autre mode
de production d’énergie.
• Des énergies traditionnelles qui ont du mal à
devenir des énergies du futur
Le
soleil, le vent, la géothermie, le bois, etc. représentent des énergies
mobilisables grâce à des systèmes qui ont fait l’objet de progrès techniques
qui leur confèrent aujourd’hui fiabilité et performance. Ce sont des
technologies qui ont fait leurs preuves et qui pourtant n’arrivent pas à
convaincre, soit parce qu’elles restent marginales, soit parce que les avancées
technologiques dont elles ont fait l’objet les rendent paradoxalement trop
«modernes», au point qu’on les qualifie parfois d’«énergies nouvelles» (4).
En fait, ces énergies manquent de notoriété. Pas enseignées dans le cadre
scolaire ; la presse en parle peu, ou alors dans des termes qui ne leur sont
pas très favorables ; le grand public, tout comme la majorité des décideurs
locaux d’ailleurs, ne dispose d’aucun élément de comparaison ; les ingénieurs
eux-mêmes abordent leur question de manière quasi anecdotique dans leur
formation ; lorsqu’ils sont sollicités, les installateurs ont de grandes
difficultés à apporter la bonne information ; qui plus est, personne ne sait
vraiment où s’adresser pour «voir comment ça marche»… Autant de paramètres peu
propices à une diffusion. Cela explique que les énergies renouvelables soient
aussi et surtout considérées comme des énergies expérimentales. Or, dans
l’incertitude, je m’abstiens (5) ou je m’en remets aux opérateurs traditionnels.
2. Adopter ou soutenir les énergies
renouvelables : des contraintes trop importantes au regard d’avantages pas
assez convaincants
Pour
le particulier comme pour le décideur public, adopter une énergie renouvelable
s’apparente à un véritable «parcours du combattant». Il faut fournir des
efforts considérables de toutes sortes : des efforts en savoirs (connaissances
scientifiques, savoirs techniques, lectures, conseils de la part de techniciens
avertis …), des efforts pour convaincre, des efforts en relationnel et réseau
(contacter les associations, rencontrer des utilisateurs de l’énergie
convoitée, assister à des réunions informelles …), des efforts en démarches et
en paperasses (réunir les papiers et autorisations nécessaires, fournir tel ou
tel plan, faire un plan de financement, monter un dossier de subventions,
trouver l’installateur compétent…), des efforts financiers (les énergies
renouvelables coûtent finalement plus cher que les solutions techniques plus
classiques … ). Efforts finalement assez mal «récompensés» : les aides,
subventions et autres primes sont souvent symboliques, les économies
financières et économies d’énergie tardives et les effets sur l’environnement
négligeables à l’échelle individuelle ou d’une commune, et tout à fait
imperceptibles à court terme.
3. Les énergies renouvelables, des
énergies qui se heurtent à une «culture énergie centralisée»
En
France, les choix en matière d’énergie reposent essentiellement sur le monopole
qu’exercent les Grands Corps de l’Etat. Ce sont les choix techniques de cette
technocratie qui s’imposent et conditionnent les orientations en matière
d’énergie. La mise en œuvre des politiques énergétiques se décrète alors sans
véritable alternative.
Ces choix reposent sur une culture de production d’électricité très
centralisée. Par exemple, presque tous les budgets de recherche sont absorbés
par le nucléaire, ce qui se traduit par de faibles avancées technologiques dans
les énergies renouvelables. De la même manière, le discours technique dominant reste
largement défavorable aux énergies renouvelables : «ce ne sont que des énergies
d’appoint», «elles manquent de fiabilité (nécessité du vent, du soleil, d’un
approvisionnement continu en bois…)», «rien ne peut remplacer le nucléaire» …
Plus concrètement, cette «culture énergie centralisée» se traduit par le poids
accordé à EDF dans la gestion du réseau. Ainsi, les débouchés de l’énergie
produite par les installations de type énergies renouvelables étaient quasi
inexistants jusqu’à maintenant ; les conditions techniques et financières du
raccordement au réseau électrique étant étudiées de façon qu’il soit difficile
ou peu intéressant de vendre l’électricité à EDF (6).
Cela explique largement que la rationalité technique prônée par l’Etat français
l’emporte sur la rationalité plus écologique dont se prévalent les supporters
des énergies renouvelables ; ce qui se retrouve dans le fait que le calcul du
coût des énergies fossiles ou nucléaires s’arrête à leur consommation et ne
tient pas compte des externalités qu’elles produisent (pollution atmosphérique,
impacts sanitaires, effet de serre, déchets durables…). Ce qui risque de durer,
même si aujourd’hui, grâce au contexte européen, on peut escompter un léger
basculement des tendances décrites ci-dessus. La loi n° 2000-108 du 10 février
2000 «relative à la modernisation et au développement du service public de
l’électricité», qui permet d’envisager notamment une séparation entre les
activités de production, de transport et de distribution de l’électricité, ainsi
que l’arrêté du 8 juin 2001 relatif au prix de rachat de l’électricité
d’origine renouvelable, laissent présager une politique un peu plus
volontariste. Les problèmes n’étant pas d’ordre technique, il reste à résoudre
la question de la construction d’une culture «énergies renouvelables» et celle
de la normalisation des modes de production de l’électricité, sachant que la
structure décisionnelle restera aux mains d’une technocratie qui continue
d’exercer son emprise à différents niveaux de la sphère décisionnelle.
Extrait d’un document de
Marie-Christine ZELEM Maître de
conférences en sociologie, CERTROP-CNRS, MDR-Université Toulouse Le Mirail, 5,
allée A. Machado, 31058 Toulouse. E-mail : zelem@univ-tlse2.fr
Notes :
(1) Global Chance 41, rue Rouget de Lisle, 92150 Suresnes – Mail : global-chance@wanadoo.fr
(2) Energies Renouvelables dans les Régions d’objectif . Une opportunité pour
les autorités locales. Commission Européenne, DG XVII, 1999
(3) D. DESJEUX et alii, Anthropologie de l’électricité, Paris, L’Harmattan,
1996, p. 15.
(4) 2001 énergie. Les défis à venir», Science et vie (214), mars 2001, p. 121
(5) Surtout lorsque jouent les contre références (telles cette chute d’une
éolienne à Ouessant il y a une vingtaine d’années ou l’expérience Valorga dans
les années 88-90)
(6) Campagnes solidaires (153), juin 2001
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Crée le :
15/11/2003 mise à jour le : 24/05/2007