Les énergies marines et hydroliennes

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 Les énergies de la mer

 

 

L’océan est un gigantesque réservoir d’énergie. Dès l’Antiquité, les hommes les ont utilisées : les vents et les courants pour mouvoir leurs navires, et le flux des marées pour actionner leurs moulins. Au début de l’ère industrielle, ils ont conçu des machines utilisant l’énergie mécanique des vagues et la chaleur des eaux de l’océan pour servir leur industrie. Hélas l’abondance relative et le faible coût de l’énergie produite par la combustion du charbon, puis du pétrole et du gaz et enfin du nucléaire, n’a pas permis son développement. 

 

Les phénomènes marins susceptibles d’être utilisés pour produire de l’énergie sont nombreux, on ne retiendra que ceux dont l’expérimentation a atteint le stade de démonstrateur technique à des échelles extrapolables jusqu’à plusieurs méga watts (MW) et pour lesquels on dispose d’estimations de coûts de production estimés acceptables économiquement à plus ou moins long terme, aux règles en vigueur à ce jour. 

Les phénomènes et les procédés de conversion retenus sont :

ü      la marée avec les procédés du type «la Rance» et du type «hydroliennes», 

ü      le vent avec les éoliennes «en mer»,   

ü      la houle avec les « houlomotrices », 

ü      la circulation générale des masses d’eaux avec le procédé « ETM - Energie Thermique des Mers ». 

 

À l’exception des marées qui résultent de l’action de forces gravitationnelles tous ces phénomènes sont les conséquences des interactions des échanges d’énergie (cycle de l’eau : liquide, vapeur et glace) entre les masses d’eau océanique, l’atmosphère et les terres émergées. L’ETM puise dans la chaleur stockée dans l’eau de surface de l’océan tropical. Les éoliennes et les houlomotrices puisent dans le flux commun de l’énergie mécanique exprimée par le vent dont la source primaire est la même que celle de l’ETM.

 

La récupération de cette énergie est réputée non polluante dans la mesure où elle n’introduit dans la biosphère ni énergie, ni composants chimiques nouveau ; toutefois elle implique des perturbations des flux naturels d’énergie et de matière, des emprises sur le domaine maritime, des contraintes pour la navigation et d’autres nuisances, visuelles, voire auditives, comme toute activité humaine. On ne pourra donc tenir compte que de façon très incomplète de son impact environnemental.

Des études montrent que le « potentiel exploitable » est voisin de 120.000 TW/h par an qui est l’ordre de grandeur de la consommation mondiale, en ce début de millénaire, d’énergie primaire.
La ressource renouvelable en énergie marine est abondante mais toutefois pas démesurée par rapport aux besoins à venir de l’humanité, elle est limitée, comme toutes les ressources, elle est en outre localisée dans des sites particulièrement propices.


Pour plus d’informations : site de l'IFREMER,  http://www.ifremer.fr/ (Compte-rendu de la journée d'études du Club ECRIN « Énergies alternatives »  du 20 octobre 2004).

 

Un site américain sur les énergies marines, en anglais   http://www.poemsinc.org/FAQ.html   et

http://www.iea-oceans.org/oes/events/index.htm

 

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L’énergie thermique des mers. 

 

Sur d’immenses régions de l’océan tropical la différence des températures entre l’eau de surface et l’eau profonde (à quelques centaines de mètres de profondeur) est supérieure à 20°C. Ce phénomène naturel peut-être exploité selon le procédé dit Énergie Thermique des Mers – ETM. La ressource est largement accessible, stable et disponible 24 heures sur 24.
La ressource naturelle exploitable par ETM est estimée à 456.106 TWh/an. Il y a de la marge.


Une étude japonaise évalue le potentiel ETM exploitable dans la ZEE (Zone Économique Exclusive) japonaise à  30.103 TWh ou 16 fois la consommation annuelle du Japon en énergie primaire en 1980 ; c’est aussi l’équivalent de la consommation mondiale d’énergie primaire en 1990. Une autre source donne pour la ZEE indienne un potentiel de 184 GW électrique. Ce n’est donc pas une énergie potentielle anecdotique.

Une unité pilote est installée à Hawaï , profitant des eaux à 4°C par 900 m de fond (eaux pures datée de 6.000 ans env.) et d’eaux de surfaces chaudes, l’énergie récupérée par un échangeur à ammoniac (toxique) et transformée en électricité. La rentabilité de l’opération est assurée par la revente d’eau froide aux industries piscicoles.

Le Japon travaille aussi activement sur le sujet. Des projets d’usines flottantes en pleine mer sont étudiés avec transformation de l’énergie en hydrogène. Hors investissement, c’est une énergie libre, la matière première est gratuite, pas comme les énergie fossiles.

 

L’énergie marémotrice et les hydroliennes.

 


Le phénomène de marée est scientifiquement bien connu ; il est prévisible avec une grande précision dans le temps et l’espace. Les zones privilégiées pour son exploitation sont les régions côtières là où la marée est à la fois de grande amplitude et aussi, selon les sites, propices à l’installation soit d’usines du type « la Rance», soit de parc d’hydroliennes là où les « courants de marée » sont intenses.

L’usine française marémotrice de 240 MW construite sur la Rance et exploitée depuis 1968 est le meilleur exemple mondial d’exploitation techniquement réussie. Elle produit annuellement de l’ordre de 0,5 TWh/a.

Sa production correspond à la consommation annuelle d’une métropole de 300.000 ha comme Rennes.

Retombée économique adjacente : elle a permis le désenclavement des deux rives de la Rance en évitant un détour de 80 Km, diminuant d’autant la consommation de carburant.

 

Une évaluation du potentiel de production des sites mondiaux susceptibles d’aménagements de ce type est de 400 Twh/a soit un parc de 150 GW installés pour une disponibilité moyenne de 2.300 heures par an. 

Quant au potentiel du captage des courants de marée par hydroliennes, certains estiment le potentiel des mers européennes à 12 GW pour la puissance installée et 48 TWh/a de production annuelle. La Bretagne est évidemment un site privilégié pour le développement de ce type d’énergie, les courants de marée y étant très important à plusieurs endroits proches des côtes.

Mais c’est en Grande Bretagne que la première hydrolienne «Seagen» commerciale de 1,3 MW verra le jour prochainement, dans le Channel de Bristol.
 

L’énergie éolienne offshore

 


Il est convenu de différencier les équipement éoliens «offshore», implantés en mer, de ceux sis «à terre» qui sont assujettis à des contraintes techniques et juridiques différentes. On ne considère ici que le captage de l’énergie du vent dit «offshore». 
L’Allemagne prévoit de s’équiper d’installations offshores capables de 25 GW à l’horizon 2030.

Le Canada prévoit de disposer de 3,4 GW installés d’éoliennes offshore produisant 12 TWh/a, en 2025.

Le Royaume Unis estime qu’en 2010 sa ressource éolienne pourrait satisfaire 6 % de sa demande en électricité avec une contribution de la part «offshore» proche de 15 TWh/an. 

Le potentiel global de la ressource pour l’Europe entière serait de 1.845 TWh annuels.
La ressource mondiale pourrait être dix fois celle de l’Europe seule, soit env. 20.000 TWh/a. 

L’énergie de la houle.


La dissipation par frottement de l’énergie du vent soufflant sur la mer est à l’origine des vagues et de la houle; ce phénomène peut se propager très loin des zones où il s’est formé. En un point donné sa puissance mécanique s’exprime en kW par mètre de largeur de crête. 

 

Une étude Ifremer (CNEXO) réalisée en 1970 sur le potentiel de cette ressource en France montrait qu’elle pourrait atteindre en moyenne 30 kW/m dans les endroits les plus exposés et plus généralement 10 à 20 kW/m ailleurs, mais surtout que la ressource serait difficile à exploiter du fait de sa forte variabilité temporelle et du marnage qui est important sur nos côtes ce qui constitue un handicap pour les installations fixes. Le rapport d’étude indiquait aussi que c’était plutôt dans certains départements et territoires d’Outre-mer exposés à des houles régulières que l’on pourrait envisager le développement des «houlomotrices»  et atteindre un seuil de rentabilité plus rapidement qu’en métropole, et que ce sont nos voisins irlandais et écossais qui sont les plus favorisés avec 45 kW/m.

La ressource nationale serait capable de produire annuellement 417 TWh/a ; ce qui est équivalent à la production électrique du parc nucléaire national de 420 TWh/a en 2001.



La houle est caractérisée par sa «hauteur» de vague H exprimée en mètre, c’est la différence d’altitude entre le creux et la crête, par sa période T en seconde, c’est le temps qui sépare en un endroit donné les passages de deux crêtes (ou deux creux) successives, et aussi par sa  longueur d’onde L.


La puissance mise en jeu est proportionnelle à H²T. On calcule que sur 1 mètre de largeur face à la vague une houle courte de période 3 secondes et de hauteur 0,6 mètres a une puissance de 1 kW.

La puissance est  près de 600 fois plus élevée pour une houle longue avec  H= 7,5 m et T= 11 s.

 

Projets et réalisations :

  

Programme de la Commission Européenne présenté à "Eurocean 2004 Conférence de Galway (Ireland), 10 –13 May 2004" site en anglais l’influence française étant ce qu’elle est !

Pendant la décennie écoulée la Commission Européenne a contribué de façon importante à l'accélération du développement des technologies d'exploitation de l'énergie de vagues et des courants. Environ 200 TWh/an d'énergie électrique pourraient être produits à partir de ces deux sources renouvelables. Ces technologies en sont au stade pré commercial et plusieurs prototypes de houlomotrices et d’hydroliennes sont en cours d'étude ou déjà expérimentées en mer. La diversité des systèmes proposés indique qu'il n'existe pas encore de technologie gagnante ; ce qui implique qu'un effort significatif de Recherche Développement est encore nécessaire pour que ces technologies atteignent leur maturité. La France peu encline à transposer les directives européennes et à suivre une voie autre que le nucléaire sera bien évidemment en retard voire va complètement rater le coche.

 

La production annuelle d’énergie primaire que l’on pourrait extraire des énergies marines serait de l’ordre de 120.000 TWh d’électricité. C’est équivalent à la totalité de l’énergie primaire consommée par l’humanité en l’an 2000 (et environ 10 fois la consommation annuelle d’électricité des pays de l’OCDE qui était de 10.000 TWh en 2000 avec 15 % de production renouvelable, pour l’essentiel d’origine hydraulique). 
[ 800 TWh pour l’énergie des marées, 1.400 TWh pour celle de la houle, 18.450 TWh pour l’énergie éolienne,  100.000 TWh pour la conversion par ETM. 

Ces contributions entraîneraient des perturbations : pour l’ETM, de 0,02 % du flux de chaleur solaire absorbé par l’océan, de 4 % de l’énergie mécanique du vent « offshore », et de 2% de l’énergie mécanique dissipée par la marée. A comparer avec les perturbations engendrées par l’exploitation de l’énergie fossile du pétrole et du charbon avec le doublement de la teneur en CO2 atmosphérique en un moins d’un siècle.

 

Différents procédé sont expérimentés.

 

Un projet d'usine de transformation de l'énergie mécanique de la houle en électricité est en cours d'élaboration en Espagne et pourrait aboutir à l'installation de plusieurs centrales électriques (mai 2004).

 

En ce qui concerne l'houlomotricité, des prototypes de systèmes offshore ont été déployés en mai 2004 sur les côtes du Portugal. D'autres types ont aussi été testés en mer Baltique et au Royaume Uni.

Une centrale électrique, destinée à récupérer l'énergie des vagues, dans l'archipel portugais des Açores. La turbine de cette centrale pilote européenne sera actionnée par air comprimé par la montée et la redescente de l'eau de mer dans une chambre étanche, sous l'effet de la houle. Elle sera la première du genre dans le monde en exploitation commerciale et devrait pouvoir produire 7 à 8% de l'énergie consommée annuellement par 15.000 habitants. Le projet, d'un coût total estimé à 4,5 millions d'euros, est financé en partie par le programme Joule de l'Union européenne ainsi que par plusieurs sociétés portugaises.

En ce qui concerne les hydroliennes, un prototype a été testé en Italie dans le détroit de Messine, d'autres procédés ont été installés dans le Channel de Bristol et dans les Iles Shetland.

 

Quant à la France : un vague projet d’hydrolienne en Bretagne et … du nucléaire, du nucléaire et encore du nucléaire. 

 

Pour s’informer : http://domsweb.org/ecolo/energie-eau.php

... Une liste de publications scientifiques de l’Ecole Centrale de Nantes, en français : http://www.ec-nantes.fr/93601393/0/fiche_pagelibre  

 

 

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Crée le : 15/04/2007         mise à jour le : 24/05/2007