Nucléaire : EPR, retour vers l’enfer.

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http://www.epr-nonmerci.org/

Signez la Pétition : 1.000.000 d’européens demandent la sortie du nucléaire

 

Avec 3 milliards d’€ ... 2 fois plus d’énergie 15 fois plus d’emplois

Le nucléaire serait moins coûteux, c’est qu’il ne prend pas en compte tous les frais annexes cachés.

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Le nucléaire a la réputation d’être peu coûteux. Mais c’est oublier de prendre en compte ses coûts cachés, qui sont payés par tous les Français, même s’ils ne figurent pas sur la facture d’électricité.

nabull1  Le programme nucléaire français est le principal bénéficiaire des fonds civils du CEA, puisqu’il monopolise plus de 90 % de ces budgets de recherche soit 308 sur les 405 milliards de francs de subventions publiques cumulé pour la période 1946-1992 (1)., contre 1 % à 2 % pour les énergies renouvelables (2).

nabull1  Le coût du démantèlement a toujours été sous-évalué par les producteurs d’électricité.

nabull1  Le coût total de la gestion des déchets reste inconnu. Cela signifie que demain, nous et nos descendants continuerons à payer pour les conséquences de ces kWh nucléaires déjà consommés.

nabull1  La facture d’un éventuel accident ou incident serait à la charge exclusive de la société civile, pas d’assurance (risque exclu), engagement EDF déjà négligeable avant privatisation, et c’est bien connu, les actionnaires ne passent à la caisse que pour les profits. 

 

Chiche … faisons un débat, mais on ne vous dira pas que la décision est prise, le site est choisi, le financement avec l’Italie aussi – troc oblige – c’est beau la démocratie. 

 

Vive le marché, pour une fois écoutons ce qu’ont à dire les économistes libéraux : d’après Amory Lovins, fondateur du Rocky Mountain Institute (3), un organisme américain de recherche et de conseil en énergie, estime que le coût prohibitif du nucléaire justifie à lui seul qu’on se passe de cette énergie : " L’énergie nucléaire s’est révélée beaucoup plus coûteuse que prévue ; bien plus coûteuse en réalité que tous les autres modes de production d’électricité. Les gouvernements feraient mieux de respecter la loi du marché au lieu d’avantager cette technologie aux frais du contribuable. " Selon lui, G.Bush n’obtiendra pas le soutien des financiers pour relancer le nucléaire aux États-Unis, dans la mesure où cette industrie a déjà prouvé qu’elle n’était pas rentable.

 

(1) " CEA, un demi-siècle de pouvoir nucléaire ", Bruno Barrillot, Damoclès, CDRPC, Lyon.

(2) OCDE / Ademe, Energy policy in country.

(3) RMI : http://www.rmi.org/

Le lobby nucléocrate, mythe ou réalité ?

Article d’Ecorev’ à lire  Le lobby nucléocrate, mythe ou réalité ?

Plutonium : un scandale peut en cacher un autre  "Le transfert" de capacité de production de MOX de Cadarache à Marcoule.

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L'arrêt, au cours de l'été 2003, de la "production commerciale" de l'ATPu de Cadarache marque l'aboutissement du chantage de l'exploitant, qui a obtenu, le 3 septembre 2003, ce qu'il exigeait : l'autorisation nécessaire au "transfert" de capacité de l'ATPu vers l'usine Melox de Marcoule.
Mais la stratégie de fait accompli de COGEMA à l'ATPu se poursuit : la compagnie a signé le 12 août 2003, sans feu vert du gouvernement et sans même avoir consulté l'autorité de sûreté, un contrat pour fabriquer, à Cadarache, des assemblages de combustible à base de plutonium militaire américain. Il restera aux autorités à expliquer comment cette opération inédite peut se justifier dans une installation à la sûreté défaillante. Toutefois, le gouvernement pourra couper court à la polémique : par un arrêté, publié le 9 août 2003, il vient d'étendre la protection du "secret défense" à l'ensemble des activités de l'industrie nucléaire. C’est simple, on met en danger le peuple français, mais on n’a plus le droit de le dénoncer.   


Lire l'article de Wise-Paris

 

Cadarache va accueillir «ITER», le réacteur de fusion prototype, coût «envisagé» 15 milliards d’€. Ils se sont bien battus pour mettre leur réacteur sur une faille tectonique.  Et en plus ça permettra de faire dire aux chiffres que la France fait beaucoup dans le domaine de la recherche et de la création d’emplois.

EPR : l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST)  soutien le nucléaire à fond.

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dechet nucleaire

Les députés Birraux (UMP) et Bataille (PS) ont publié, en plein débat national sur les énergies, un rapport au nom de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur la durée de vie des centrales nucléaires et les nouveaux types de réacteurs. Ce rapport de plus de 200 pages, qui n’aurait du être que scientifique et technique, a pris un mauvais tour politique puisque les deux députés ont saisi l’occasion de sa publication pour se faire les porte-parole du lobby nucléaire : ils ont réclamé au gouvernement un lancement très rapide de la construction d’un réacteur EPR.

L’ancien ministre de l’industrie Christian Pierret avait agi de la sorte en son temps avec Jospin (sans cacher son adoration pour l’industrie de l’atome).

On ne peut qu’être étonné d’un tel discours, alors même que Birraux et Bataille estiment possible l’allongement de la durée de vie des centrales actuelles, ce qui rend d’autant moins urgent la construction de nouveaux réacteurs. Si l’on ajoute que la France exporte une bonne part de son électricité nucléaire ( sept tranches réservées à l’export ), on en arrive rapidement à la conclusion que l’EPR ne se justifie pas au plan énergétique. Ceux qui le défendent n’agissent donc qu’au nom d’intérêts industriels (ceux notamment du groupe nucléaire AREVA) et d’accords de libéralisation passés dans le cadre de Power-next, marché spéculatif de l’énergie.

 

Le nucléaire ne connaît pas les clivages politiques, la pieuvre du lobby s’est installée partout. Déjà camouflé par vocation le voilà maintenant bien abrité derrière son « secret défense ». On ne peut que regretter ce type de comportement nuisible et anti-démocratique, alors que le débat actuel sur l’énergie mériterait un minimum de sérénité, d’indépendance et de rigueur.

Agir avec force et détermination

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Comment le gouvernement pourra t-il relancer le programme électronucléaire français contre l’avis d’une majorité de l’opinion publique ? Les chiffres du dernier sondage de janvier 2002 (1) commandé par l’Observatoire de l’Energie dépendant du Ministère de l’Industrie sont sans ambiguïté : 43,9 % des personnes interrogées trouvent plus d’inconvénients que d’avantages au choix du nucléaire (contre 42,3 % de partisans du nucléaire). Depuis 2000, les opposants sont passés de 35 % à près de 44 % !

On peut imaginer que le travail du Réseau a dû contribuer au moins en partie à cette progression. Pour l’avenir, 51% souhaitent un effort en faveur des énergies renouvelables, 15,4% en faveur des énergies nouvelles telles que l’hydrogène, les piles à combustible et la cogénération contre … seulement 10,2% qui souhaitent un effort en faveur du nucléaire. Ces chiffres parlent d’eux mêmes.

 

Dans un courrier qui nous était adressé en mars 2002, Jacques Chirac, candidat à l’élection présidentielle, nous précisait : «Le débat sur le renouvellement du parc de centrales nucléaires devra avoir lieu. Les stricts besoins de production n’entraînent pas la nécessité de décision immédiate. Cependant, la France doit prendre une décision à relativement court terme concernant la réalisation d’une tête de série du réacteur franco-allemand EPR, en tenant compte des délais nécessaires à son rodage». En juillet, cette dernière information a été confirmée par le Ministre de l’Industrie (2) qui a déclaré : «Une décision positive en ce qui concerne l’EPR est très probable prochainement.» Début juillet 2002, le premier ministre précisait : «Un grand débat public sera ouvert et suivi d’un projet de loi d’orientation qui consacrera […] une place reconnue pour l’énergie nucléaire». Noyée dans le discours de politique générale, cette incroyable phrase est hélas authentique : le résultat du débat (qui est annoncé pour 2003) est connu avant même son lancement ! Pour le Réseau «Sortir du nucléaire», il est inacceptable que le nucléaire puisse irradier ainsi la démocratie.

 

Face à un telle mascarade, il faut poursuivre et renforcer notre action. Nous devrons être nombreux lors du rassemblement européen à Strasbourg, le dimanche 20 octobre à 13 h devant le Palais de l’Europe (voir programme ci-contre). Il est essentiel également que chacun, là où il se trouve, fasse largement signer la pétition «Non à un nouveau programme de centrales nucléaires» pour interpeller chacun des 577 députés. C’est vraiment le moment d’exprimer haut et fort que les Français (c’est-à-dire nous tous) ne veulent pas reprendre du nucléaire pour perpète. Pour le Réseau, un vrai débat citoyen devrait porter sur la sortie du nucléaire, avec comme préalable un bilan complet et indépendant du nucléaire français, associé à l’étude de scénarios de sortie du nucléaire et de mesures d’accompagnement (basculement des crédits de recherche et d’investissement au profit d’alternatives énergétiques au nucléaire, plan de reconversion des emplois …). C’est à ces conditions, et à ces conditions seulement, qu’un débat pluraliste et ouvert devrait avoir lieu.

Ensemble, continuons à agir avec force et détermination.

Philippe Brousse   Réseau Sortir du nucléaire

(1) Sondage effectué en janvier 2002 par le CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) auprès d’un échantillon représentatif de 2.000 personnes : lire en pages 24-25.
(2) Audition de Francis Mer à l’Assemblée nationale le 17 juillet 2002.

Nucléaire : la démocratie bafouée   La Hague au cœur du débat

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Le parc nucléaire français «vieillissant» pose la question de son renouvellement dès maintenant. L’Etat français va-t-il relancer un programme nucléaire ou opter pour des solutions alternatives ? En démocratie, tout citoyen est en droit d’être convié au débat sur la politique énergétique.

Soyons vigilants ! Le dessous des cartes de la mise en place du programme nucléaire en France est mis en lumière dans cet ouvrage : Didier Anger dénonce la collusion entre l’Etat et le lobby nucléaire, avec son cortège de mensonges et de choix imposés. L’histoire du centre de retraitement de déchets radioactifs de La Hague a valeur d’exemple. C’est ainsi que la douce France s’est dotée du parc nucléaire le plus dense d’Europe. C’est aussi le seul pays où tant de logements sont chauffés à l’électricité.

Les questions majeures engendrées par l’industrie nucléaire restent sans réponse depuis 30 ans : déchets radioactifs, retraitement des combustibles irradiés, dangers pour la santé publique et l’environnement, menace terroriste … Quant au coût officiel du kilowatt heure nucléaire, son calcul est une imposture !

En Europe, la plupart des pays ont ouvert le débat et tourné le dos au nucléaire. Sont-ils ignorants ? Non ! Ils intensifient l’utilisation des énergies renouvelables. Pourquoi pas en France ?
Didier Anger préconise le recours à des alternatives diversifiées et, surtout, décentralisées, qui constitueraient pour la France un gisement d’emplois à exploiter, une garantie d’indépendance et une pérennité énergétique. Beaucoup moins de lignes à haute tension aussi !
Ce livre nous implique, en tant que citoyens responsables, dans les choix énergétiques d’aujourd’hui et de demain, et dans un choix de vie pour bien sortir du nucléaire. Instruits du passé, exigeons un débat loyal !

Didier Anger, fondateur du CRILAN (Comité de Réflexion, d’Information et de Lutte Anti-Nucléaire de Basse-Normandie), est depuis 30 ans l’un des principaux animateurs de la lutte antinucléaire. Conseiller régional de Basse-Normandie, ancien vice-président de la commission énergie au Parlement européen, il vit à proximité de l’usine de La Hague.

Vous pouvez commander le livre de Didier Anger : «Nucléaire : La démocratie bafouée», La Hague au cœur du débat» 450 pages, 24 euros (port compris) au Réseau «Sortir du nucléaire» (9, rue Dumenge, 69004 Lyon) Chèque à l’ordre de «Sortir du nucléaire».

Le nucléaire n'est pas une énergie d'avenir selon un rapport de l'ONU ... de 1997

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NEW YORK (Nations Unies), 28 février 1997 (Agence France Presse).
L’énergie nucléaire ne constitue pas une source d’énergie appropriée pour l’avenir, estime un rapport de l’ONU rendu public fin février 1997, qui prône le développement d’autres solutions respectueuses de l’environnement.

Ce rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a été publié avant la réunion destinée à dresser un état des lieux du sommet mondial de la Terre de Rio, qui s’est tenue en juin 1997 à New York.

Selon cette étude, l’énergie nucléaire ne devrait servir à produire l’électricité jusqu’alors produite par des combustibles fossiles qu’uniquement si des réponses étaient apportées aux questions telles que la prolifération nucléaire, le transport des déchets radioactifs ou la sécurité au niveau des réacteurs.

«L’énergie nucléaire pose des défis en matière de sécurité à cause du lien entre l’énergie nucléaire et les armes nucléaires», estime encore le rapport, intitulé «L’énergie après Rio : perspectives et défis».

L’énergie nucléaire représente jusqu’à présent environ 5 % de l’énergie mondiale et quelque 15 % de son électricité, mais certains pays industrialisés comme la France en dépendent beaucoup plus fortement. «Si à long terme l’énergie nucléaire vient à produire une proportion encore plus importante de l’énergie mondiale, la protection de matériaux utilisables dans la production d’armes deviendra encore plus décourageante», poursuit le rapport.

 

Selon le texte, la nécessité de s’assurer que les matériaux nucléaires ne sont pas consacrés à la production d’armes coûte «considérablement plus cher que développer une énergie renouvelable».

Les combustibles fossiles, qui fournissent actuellement 76 % de l’énergie primaire mondiale, ont en outre de lourdes conséquences écologiques : pollution atmosphérique, notamment pluies acides. La dépendance des pays en développement à leur égard grève aussi leur dette extérieure.

Selon le rapport, les avancées technologiques devraient permettre aux pays en développement de réaliser des économies d’énergie allant jusqu’à 70 % ou plus à long terme, en réduisant la consommation de ces combustibles fossiles traditionnels.

D’autres sources telles que l’énergie solaire ou éolienne devraient également constituer des solutions de remplacement viables, estime le rapport.

Document confidentiel d’EDF  du 19 04 2002  transmis anonymement au réseau « Sortir du nucléaire »

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PROJET EDF : Problématique de l'engagement d'un nouveau réacteur, d’après un document EDF

Le projet European Pressurized Reactor a été lancé conjointement par EDF et les compagnies d'électricité allemandes au début des années 1990 en reprenant une initiative de Framatome et Siemens des années 80 pour la conception d'un modèle de réacteur nouveau pour l'export et pour les marchés intérieurs français et allemand. Ce projet est un des facteurs qui ont contribué à la constitution du groupe franco-allemand Framatome ANP suite au rapprochement de Framatome et de Siemens KWU. Des sommes investies pour un montant important (1.400 millions de francs, sans compter la participation en nature des électriciens). A l'horizon mi-2003, l'achèvement du rapport préliminaire de sûreté marquera la toute fin des études de conception détaillées, le 11 sept 2001 ne changera rien quant à la conception qu’a EDF de la sécurité. Aller au-delà signifie s'engager d'abord dans les études de réalisation, puis très vite dans la fabrication des équipements. L'intérêt voire la viabilité de cette démarche pour EDF et ses partenaires allemands, ne seraient pleinement confirmés que si une décision d'engagement d'un réacteur démonstrateur EPR était prise. C’est la démonstration qu’EDF s’est engagée sans tenir compte de la volonté des français d’avoir un quelconque embryon de débat sur l’énergie, mettant les politiques UMP et PS devant le fait accompli.
L'objet du présent document de lobbying d’EDF est de montrer que l'arrêt de la démarche et la mise en sommeil du projet EPR conduiraient d'une part à un affaiblissement de la capacité d'EDF à exploiter les réacteurs existants dans la durée pendant 40, voire 60 ans, et d'autre part à fragiliser la possibilité de renouveler, même partiellement, le parc de production nucléaire par de nouveaux réacteurs. Ce qui est de toute façon inéluctable vu les plans de mise en retraite des agents, le recours acharné à la sous-traitance et la recherche de profit maximum.

Exploiter les réacteurs existants dans la durée :
Le parc nucléaire de production EDF constitue un investissement financier considérable (réalisé par le consommateur contribuable). Standardisé avec seulement trois types de réacteurs (dixit EDF), jeune avec une moyenne d'âge tournant autour de 15 ans, il est exploité avec un niveau de sûreté et de performance financière de tout premier plan. La compétitivité du kWh produit ne se dément pas, y compris depuis l'ouverture du marché européen avec la directive du 12 février 2000 comme en témoigne le volume des exportations EDF vers d'autres pays européens (dumping car surproduction de 10 tranches et que l’énergie ne se stocke pas). Outre les avantages d'une construction standardisée qui a permis d'optimiser l'investissement initial, la performance globale repose aujourd'hui sur la qualité de l'exploitation, la compétence des équipes de production et d'ingénierie d'appui d'EDF et sur le savoir, faire du tissu industriel qui s'est constitué avec la mise sur pied du programme nucléaire français.
Le programme EPR, parce qu'il permet de mobiliser l'ensemble de ces compétences sur un objectif d'amélioration supplémentaire des performances pour un nouveau réacteur, contribue largement à la poursuite de l'exploitation des réacteurs existants sur la durée.

a)    EPR et les compétences des exploitants du parc EDF
Si le programme EPR venait à être mis en sommeil au-delà de la phase actuelle 2001-2003, deux types de conséquences qualitatives et quantitatives pourraient en découler sur les compétences des exploitants EDF.

En termes quantitatifs, par rapport à la situation prévisionnelle de fin 2001, la moitié de la population de la Division Production Nucléaire d'EDF sera partie en retraite en 2014, soit peu après la date de mise en service d'un premier EPR calé sur un premier béton à mi-2006 . Ces départs sont particulièrement massifs à partir de 2007.
Durant cette période, même si on peut imaginer que les effectifs ne seront que partiellement renouvelés dans le domaine de la maintenance ou du tertiaire en particulier, c'est un nombre considérable d'embauches d'exploitants auquel il faudra procéder. En effet, une anticipation significative est nécessaire pour faire face aux formations complémentaires lourdes, pour les agents de conduite par exemple.
Un abandon de l'EPR, qui serait vécu comme un moratoire de fait, ne devrait pas conduire à une accélération de ces départs par fuite des cerveaux (les agents du parc EDF se sentent bien dans leur peau …  selon la direction), mais devrait en revanche rendre plus difficiles des recrutements de qualité. En effet, le gréement initial du parc nucléaire, également très rapide, s'est effectué à la fin des années 70 et au début des années 80 dans un contexte de consensus national autour du nucléaire, suite aux chocs pétroliers, où son image était celle d'une industrie "high tech" promise à un brillant avenir et donc susceptible d'attirer de nombreux talents. A cela s'ajoutait l'attractivité naturelle d'EDF (notamment sécurité de l'emploi dans une période de chômage croissant). L'abandon de l'EPR renforcerait le renversement de l'image de l'énergie nucléaire (une énergie du passé promise au déclin, … c’est bien de l’avouer). Comme on le constate aujourd'hui en Allemagne et aux Etats-Unis, les filières universitaires qui forment ces futurs exploitants pourraient se tarir faute de candidats motivés en nombre suffisant.
En termes qualitatifs, la mise en service de nouvelles tranches et de nouveaux paliers a été depuis l'origine un puissant moteur d'acquisition et de développement des compétences pour le personnel exploitant. (…)
Cet enrichissement des compétences a bénéficié en premier lieu aux personnes qui ont vécu ces périodes d'essais, mais il a diffusé ensuite sur l'ensemble du parc de deux façons.
D'abord par la mobilité individuelle (en particulier des cadres) vers d'autres sites plus anciens où le savoir a pu être transmis à des agents n'ayant pas connu de période de démarrage. Ensuite par le dispositif de retour d'expérience qui permet de bénéficier, dans toute la mesure du possible, à l'ensemble du parc des enseignements tirés du démarrage des nouveaux paliers. Il s'agit en l'occurrence davantage de compétences collectives qui se traduisent dans les méthodes d'exploitation. Un exemple récent est le problème de la fatigue thermique mis en évidence au démarrage du palier N4, qui a conduit à faire évoluer le mode d'exploitation du RRA sur l'ensemble du parc. En cas de lancement d'un EPR en 2003, le gréement en personnel d'exploitation de la tranche interviendra au plus fort de la période du renouvellement des compétences du parc et, malgré un creux de 10 ans, permettrait même à petite échelle de réamorcer ce processus vertueux d'enrichissement des compétences à travers le démarrage d'un nouveau palier. A l'inverse, l'abandon de l'EPR signifie qu'au début des années 2010, la très grande majorité des exploitants nucléaires d'EDF n'aura pas connu cette expérience et peut donc faire craindre un déficit de compétences préjudiciable aux performances du parc.

 

b)      EPR, moteur de développement technique pour le parc nucléaire existant
La cahier des charges initial du projet EPR est particulièrement ambitieux tant sur les volets sûreté (chut, c’est secret …) que coût d'investissement et coût d'exploitation (chut, c’est d’une transparence …). En termes d'optimisation des coûts d'exploitation, l'EPR vise essentiellement à diminuer la durée des arrêts pour accroître la disponibilité des tranches jusqu'à 91 %. (…)

c)       EPR, source de dynamisme et de pérennité pour les industriels européens du nucléaire
Le nucléaire s'est bâti autour de quelques industriels historiques qui ont su se développer et acquérir les savoir-faire d'abord pour construire, puis pour participer à la maintenance. Les capacités industrielles et les compétences cœur qui aujourd'hui existent chez Framatome, Jeumont-Industrie, Coyne et Bellier, pour n'en citer que trois de tailles très différentes, sont indispensables à l'exploitation du parc français dans sa durée ; indispensables ne signifie pas obligatoirement une pérennité du fournisseur lui-même : il peut s'agir d'une substitution, en tout ou partie, par un autre industriel qui possède le savoir-faire, mais la compétence doit exister quelque part, de façon robuste dans la durée, et sans créer de goulet d'étranglement.

Framatome ANP  (…)
Le lancement d'une première tranche EPR représente une charge totale d'ingénierie d'environ 1.200 hommes/an entre 2004 et 2012. Il permettrait donc de conserver le noyau dur d'ingénierie de 570 personnes au moins jusqu'en 2012.  (…)
EDF ne peut pas prendre le risque de trop laisser fragiliser le chaudiériste historique qui a construit les 58 tranches du parc français, sauf à en trouver un autre disposant du même niveau de savoir-faire et de retour d'expérience des tranches françaises, ce qui est peu réaliste à court terme.
L'exemple de l'incident du RRA de Civaux 1 en 1998 a montré qu'une capacité technique élevée peut être requise brutalement pour faire face à un problème nouveau (ici la fatigue thermique) survenant après plus de 700 années réacteur d'exploitation. La réalisation sur les sites peut être éventuellement confiée à des tuyauteurs "courants", bien que cet exemple ait montré des problèmes de qualité et de sous-capacité industrielle ; l'ingénierie d'un chaudiériste expérimentée est indispensable pour justifier la solution de réparation. Il est difficile de parier que sur 40 ou 60 ans, avec des tranches devenues âgées, des soucis analogues ne peuvent pas se reproduire.  (…)

 

Retour d'expérience des USA

La dernière commande de construction d'une centrale aux USA date de 1973. A partir de cette date, le nucléaire a subi une crise grave, imputable à trois facteurs principaux :
- une capacité de production trop importante (la croissance de la consommation d'électricité n'atteignant que 2 à 3 % par an au lieu des 7 % prévus),
- un système réglementaire trop complexe (poids de la NRC et surtout des procédures judiciaires publiques),
- un mouvement antinucléaire puissant après la guerre du Vietnam.  (…)

Côté constructeurs
Les constructeurs ont subi de plein fouet l'arrêt des investissements nucléaires dans les années 70. Ils ont pour la plupart recentré leur activité sur le volet "services nucléaires" en appui aux centrales existantes, mais aussi lancé de nouveaux concepts de réacteur dont ils ont cherché à obtenir la licence. Certains de ces projets (ex. ABWR) ont donné lieu à des réalisations, essentiellement en Asie (Japon, Corée, Taïwan) à travers des partenariats avec des industriels de ces pays. (…)

Conclusion   (…)
Les succès actuels sur l'exploitation masquent le déficit de compétence qui se prépare avec les nombreux départs à la retraite à venir dans la décennie et le déficit de nouveaux diplômés, produits vraisemblablement par une image "d'absence d'avenir" du secteur pour la génération qui a 20 ans en l'an 2000. Une relance de nouveaux programmes pourrait permettre de renverser cette tendance.

Retour d'expérience allemand
L'accord conclu entre gouvernement allemand et les producteurs d'électricité le 14 juin 2000 vise à mettre fin "légalement" à la production d'électricité à partir de l'énergie nucléaire. (…)
Après la signature de cet accord, EDF a interrogé les principales compagnies allemandes sur leur participation à la poursuite du projet EPR. Le changement de paysage en Allemagne entre 1999 et 2000 a été très profond : accord du 14 juin 2000 sur la sortie du nucléaire mettant fin à toute construction possible à court terme d'un nouveau réacteur en Allemagne, entrée dans la concurrence avec une ouverture totale du marché et une guerre des prix féroce en 2000, réorganisation et regroupement des anciennes compagnies d'électricité, retrait facial du groupe Siemens du nucléaire et transfert de ces activités vers le groupe français Framatome. La décision, printemps 2001, des trois principaux électriciens allemands (EnBW, E.ON et RWE) de poursuivre leur coopération à minima jusqu'à mi 2003 avec EDF en supportant 1/3 des dépenses externes n'en est que plus remarquable. Elle montre la nécessité pour un exploitant nucléaire de rester "adossé" à de nouveaux projets pour continuer à exploiter ses réacteurs dans la durée. L'objectif est de maintenir et pour cela de développer les compétences et de montrer que cette industrie à un avenir. E.ON, EnBW et RWE ont ainsi détaché quelques exploitants de haut niveau à EDF. Si une tranche EPR venait à être construite en France, ils ont manifesté leur intérêt pour y détacher à titre d'exploitant un nombre significatif de l'effectif global de cette centrale. Les compagnies allemandes se voyant interdire la perspective de réaliser de nouvelles tranches nucléaires en Allemagne, ils ont ainsi souhaité conserver un horizon possible en France. (sans commentaire)

Sortir du nucléaire : quel impact sur l'emploi ?

Ce ne sont pas les mêmes, mais il y en a plus, alors …

 

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Créé le 07/12/2003       mis à jour   27/01/2011