EPR, un
projet de la France du passé.
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Le
nucléaire n’est pas l’énergie de l’avenir, c’est un projet passéiste : de
fait l’EPR, dit projet de 3ème génération, date du siècle dernier,
des années 1980 … le futur projet de 4ème génération à sel
fondu n’est qu’un avatar du
surgénérateur qui a fait faillite à Malville, on
attendrait bien la 5ème génération pour un peu. Rien de bien nouveau
sous le soleil radieux du nucléaire, il n’y a rien à attendre d’ITER avant un demi-siècle
en étant optimiste. Le nucléaire n’a pas d’avenir, c’est un gouffre à pognon et
une source possible voir probable de gros problèmes, rien que dans la gestion
des déchets et des transports de matières radioactives.
Les travaux
ayant débuté avant la fin de l’enquête publique les diverses associations
écologistes contestent le permis de construire devant les tribunaux.
L’année
2006 est une période importante de choix pour la France en matière de politique
énergétique. La construction d'un prototype de réacteur nucléaire
"EPR" à Flamanville, en Normandie a été décidée, et devrait débuter
en 2007.
La France, avec 58 réacteurs nucléaires en service, est largement suréquipée.
Le réacteur de type EPR, qui n’apporte aucune amélioration notable quant au
risque d’accident ou à la gestion des déchets nucléaires, est pourtant
pressenti pour le remplacement des centrales actuelles dans 1 ou 2 décennies
(et c’est bien cette raison qui ne favorise pas son implantation aux US).
Cette
décision a été prise par EDF et le gouvernement français sans qu'aucune
alternative n'ait jamais été sérieusement envisagée, et les débats publics ont
été organisés alors que la décision était déjà prise ! Pourtant, un sondage
publié le 25 janvier 2006 par la Commission européenne révèle que, pour
répondre à la crise énergétique, seuls 8 % des citoyens français (et 12 % des
européens) proposent de développer l'énergie nucléaire.
Avec le
projet EPR, dont le coût « initialement prévu » était de 3 milliards
d'euros, le nucléaire continue d'accaparer la quasi totalité des budgets
publics de l’énergie, et ce au détriment d’un vrai plan de sobriété énergétique
et de développement des énergies renouvelables. Son coût en 2011 est plutôt situé
vers les 5 à 6 milliards d€.
C'est dans ce
contexte que le Réseau "Sortir du nucléaire" a chargé le cabinet
"Les 7 Vents du Cotentin" de Basse-Normandie (Manche) de réaliser une
étude sur le thème : "Avec les 3 milliards d'euros prévus pour le
prototype de réacteur nucléaire EPR, que pourrait-on faire dans la région
"Grand Ouest" de la France, dans le domaine de la maîtrise de la demande
d'énergie et des énergies renouvelable, et pour l'emploi ?"
Cette étude a été rendue publique à l'occasion du grand rassemblement organisé
le 25 avril 2006 à Cherbourg, à l’appel de 275 organisations nationales dans 47
pays, qui a réuni près de 30.000 personnes.
Présentation de l'étude
Un état des
lieux énergétique des 4 régions concernées (Bretagne, Pays de la Loire, Haute
et Basse-Normandie) a permis de déterminer les potentiels locaux. Les 3
milliards d'euros étant destinés à la seule production électrique, c'est dans
le domaine de l'électricité que les potentiels de production renouvelable et
d'économie ont été dégagés. Plusieurs actions concrètes sont alors proposées,
qui se répartissent selon les thèmes suivants :
Ø La première proposition
est de consacrer 10 % du budget à la création et au fonctionnement de 50
Agences locales de l'énergies (ALE) réparties sur le
territoire du Grand Ouest, créant plus de 400 emplois. En effet, l'ensemble des
propositions implique de sortir du modèle français au profit d'une
décentralisation des compétences pour la gestion de l'énergie. Les ALE
constituent les acteurs de base indispensables à la mise en œuvre des mesures
proposées.
Ø 33 % du budget sont
attribués à des mesures de maîtrise de l'énergie, pour un objectif d'économie
de 7 Twh électrique. Des programmes spécifiques sont
prévus, visant différents publics :
- des campagnes d'information sur l'éclairage et l'électroménager économe,
ainsi que la chasse aux veilles inutiles dans l'habitat et le tertiaire.
- la mise à disposition de crédits à prix bonifié pour encourager
l'achat de matériel économe.
- la promotion de l'habitat bioclimatique et la création d'une
subvention de 2.000 euros par construction bioclimatique, afin de couvrir une
partie du surcoût à l'investissement.
- des mesures de conseil et de "prime à la casse" pour le
remplacement des moteurs électriques les moins efficaces dans l'industrie
- la généralisation des actions au sein des collectivités locales telles
que diagnostic des consommations des bâtiments communaux, régulation du
chauffage et de l'éclairage, investissement dans des équipements économes,
construction de bâtiments "basse-énergie"…
Ø 22% du budget sont
attribués à des mesures visant à remplacer les usages thermiques de l'électricité
par une production de chaleur d'origine renouvelable (bois, solaire).
L'objectif est de 4 Twh électriques économisés et
4.800 emplois créés.
Les moyens :
- Campagne de remplacement du chauffage
électrique par des poêles à bois à granulés, appareils modernes qui offrent
un grand confort d'utilisation. Un programme d'achat groupé permettrait d'une
part le développement de la filière, d'autre part la mise en place d'un système
d'abonnement pour fournir à l'utilisateur l'appareil et le combustible, pour un
coût inférieur à la facture électrique.
- mise en place d'un crédit à taux zéro pour favoriser l'installation de
chauffe-eau solaire, renforcé par des campagnes d'achat groupé permettant
d'obtenir une baisse des coûts.
Ø 25 % du budget sont prévus
pour favoriser la production d'électricité, majoritairement renouvelable.
L'objectif est de 11 TWh électriques produits et
5.500 emplois créés.
Les moyens :
- Promouvoir la production de biogaz (gaz produit à partir de la matière
organique). Les ressources du Grand Ouest en biomasse agricole, et notamment en
lisiers animaux, sont énormes et actuellement très peu valorisées.
- Utilisation du biogaz comme combustible dans des installations de
cogénération, qui permettent de produire à la fois de l'électricité et de
la chaleur, avec un très bon rendement. L'étude propose de financer 30 % des
investissements pour la mise en place des filières de biogaz et de
cogénération.
- Favoriser la micro-cogénération : le remplacement des chaudières
"classiques" à gaz (ou même au fioul) chez les particuliers par des
"cycles Stirling" permettrait de produire efficacement de
l'électricité et de la chaleur en cogénération.
- Financer des études sur le capital éolien. Malgré son fort potentiel,
l'éolien se développe peu en France. La réalisation d'études de potentiel sur
l'ensemble du territoire concerné permettrait de fixer dans la concertation
quels sont les lieux d'implantation acceptables, et de déterminer la
faisabilité technique et financière. La mesure proposée est de prendre en
charge 80 % du coût des études nécessaires, en partenariat avec les communautés
de communes. Ce soutien financier vise à créer une dynamique qui relance la
filière éolienne et favorise l'implication des acteurs locaux.
Ø Enfin, 10 % du budget sont
consacrés à la recherche et le développement d'autres sources d'énergies
prometteuses:
- centrales photovoltaïques de démonstration, encore trop coûteux pour une
production à large échelle
- recherche sur les énergies des mers, les piles à combustible, filières
prometteuses mais pas encore mûres technologiquement
- éoliens offshore, dont le potentiel est énorme dans la région
Résultat et conclusion
L'étude
montre qu'avec la même somme (3 milliards d'euros) :
- on pourrait obtenir une capacité de réponse aux besoins électriques deux fois
supérieure à celle de l'EPR, en ajoutant la production d'électricité à celle
qui est évitée.
- le nombre d'emplois pérennes dépasserait les 10.000. Le projet EPR quant à
lui comptera jusqu'à 2.300 personnes en phase de construction. Sur quinze ans,
la moyenne cumulée est de 600 emplois créés. L'effectif permanent sera de 250 à
300 emplois.
Ces actions,
si elles se concrétisent, engageront le Grand Ouest sur la voie de la
productivité énergétique. Plus compétitives, à la pointe de l’innovation, les
régions feraient un pas décisif en matière de performances économiques et
d’amélioration des conditions sociales et de respect de l’environnement.
Véritable tournant en France, amorce vers une politique de décroissance, les
évolutions en matière de consommation et de production électriques rendront
obsolètes les projets d'EPR et de ligne THT. A la place d’une seule dépense de
3 milliards d’euros - un chantier de quelques années qui ne changera pas la
situation énergétique de la France d’un iota (la surcapacité nucléaire sera
toujours là) - on pourrait … changer d’avenir.
Cette
alternative, par le biais de propositions concrètes, incite chaque personne,
chaque collectivité territoriale à devenir un acteur de la politique
énergétique, pour le respect des générations futures.
L'étude
"un courant alternatif pour le Grand Ouest" est disponible sous 2
formes :
- Document de l'étude complète (114 pages) : 12 euros (port compris)
- Brochure de synthèse grand public (16 pages couleur) : 2,5 euros
l'exemplaire, 6 euros les 5, 10 euros les 10 (Port compris).
Commandes auprès du Réseau "Sortir du nucléaire" 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 (chèque à l’ordre de Sortir du
nucléaire), ou téléchargement gratuit sur : http://www.sortirdunucleaire.fr/
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Créé le 18/06/2006 mis à jour 04/02/2011