Privatisation de l’EDF

   Retour accueil  Directives Europe  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco  EDF GDF la fronde

 

 

Le principe de la privatisation voté avec la participation de l’état réduite à 70% dans le paquet cadeau de transformation d’EPIC en SA. Privatisation qui avec l’option nucléaire française n’est pas sans danger, d’autant que la réduction du personnel ne tardera pas à suivre, logique financière oblige. Du plutonium à vendre pour 32 € la part.

Cette privatisation d’EDF c’est une spoliation des français, la confiscation des bénéfices, la mutualisation des pertes sera à la charge des consommateurs. En effet, le CEA aura en charge le démantèlement et les déchets, via AREVA, dont il est l’actionnaire majoritaire qui ne serait pas privatisée comme prévu. Le contribuable paiera.   

Les privatisations continuent dans l’énergie avec Gaz de France-Suez

 

 

 

Message des grenouilleurs de la finance qui agissent en bourse destiné à EDF et aux Pouvoirs Publics : «vu le cours d’introduction de l’action, les profits actuels et prévus d’EDF sont notoirement insuffisants» et d’exiger de l’Etat des hausses de tarifs (payées par les consommateurs comme pour GDF) et d’EDF des programmes de fortes réductions de coûts qui vont toucher l’entretien, la maintenance et surtout les effectifs : - 6.000 postes pour commencer dès maintenant (la sécurité du nucléaire et des réseaux est en jeu) et à terme, les 55.000 futurs retraités ne seront pas intégralement remplacés. La suite, on connaît : «c’est parce que la part de l’Etat dans le capital est trop importante qu’on ne peut pas gérer EDF comme une entreprise comme les autres, il nous faut plus que 30%» et c’est parti pour la fuite en avant.

  

45% du capital réservé aux institutionnels auraient étés acquis par des fonds anglo-saxons (soit 2,25% de 5%), connus pour leurs méthodes d’intervention musclées dans la gestion des firmes et leurs pressions pour la recherche de profits très élevés, même avec des parts faibles de capital. Rappelons une fois encore, que l’électricité n’est pas une marchandise comme une autre, elle ne se stocke pas et doit être consommée au fur et à mesure de sa production, et la sûreté nucléaire ne saurait s’accommoder d’une quelconque tutelle financière et spéculative obnubilée par ses bénéfices et ses dividendes. Pour 2007, une directive européenne prévoit l’ouverture des marchés de l’électricité et du gaz en totalité jusqu’aux clients domestiques et déjà GDF clame son intention de prendre 5 millions de clients électricité à EDF d’ici 2012. Une structure de distribution mixte commune aux entreprises aurait permis de réelles économies de gestion.

 

Cette privatisation va ruiner 60 ans d’effort des citoyens et du personnel au service du public et conduire la France dans l’impasse énergétique. Manquant de fonds propres, soumise au dictat nucléaucrate qui lui impose l’EPR, l’entreprise fondée par notre contribution nous appartient. Rentabilité oblige pour les actionnaires, s’il fallait faire face à une autre tempête du siècle, à un «improbable» incident nucléaire, où trouver les milliards d’€ pour réparer dans l’urgence et en combien de temps ? La réponse, … vous la connaissez déjà !!!    

Il faudrait à entendre les pleureuses 1.000 milliards d’€ pour remplacer les centrales nucléaires vieillissantes, ira-t-on les chercher dans la poche des actionnaires … probablement pas, c’est le contribuable qui assurera la dotation.

En Suisse, un accident nucléaire est chiffré à un peu plus de 1.250 milliards d’€, l’assurance à 1,5 milliard … c’est encore pour la poche du contribuable consommateur. 

 

Maintenant c’est au tour de GDF d’être privatisée, au nom de … la sécurité d’approvisionnement. Stupide, GDF n’est pas producteur, c’est un simple courtier, le gaz est indexé sur le prix du pétrole alors que les gisements et les réserves n’ont rien de commun ni en localisation ni en capacité. On se trouve tout simplement dans une logique spéculative, et l’augmentation de prix du 1er semestre le confirme. 

Directives européennes

   Retour accueil  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco  EDF GDF la fronde

 

Dans le cadre de la révision des directives européennes sur l’ouverture des marchés du gaz et de l’électricité, des divergences de fond ont entretenu une bagarre féroce entre le Parlement d’une part et la Commission et le Conseil européens d’autre part. Les parlementaires tenaient coûte que coûte à faire passer certains amendements, sur des sujets de grande importance :

-         l’indépendance des instances nationales de régulation : le Parlement a obtenu quelques garanties sur l’indépendance des autorités de régulation des marchés dans les Etats membres ; c’est une condition importante pour assurer une transparence totale dans la surveillance des prix.

-         le contrôle strict des fonds de démantèlement des centrales nucléaires : ces fonds autrefois mis de côté sont aujourd’hui utilisés de manière indue par certains électriciens - dont EDF - pour racheter des concurrents ; le Parlement réclame un blocage plus strict de ces sommes dans tous les Etats, tandis que la Commission considère que cette question doit être traitée dans le cadre d’EURATOM.

-         l’étiquetage de l’électricité : le Parlement exige une information claire sur les factures d’électricité, spécifiant obligatoirement l’origine et les impacts environnementaux du courant vendu (CO2 et déchets nucléaires).

Cette demande, soutenue par les ONG mais combattu par le Conseil, a semble-t-il été finalement adoptée. Le contrôle de ces informations sera de la responsabilité des Etats. Inutile de préciser que la France a freiné des quatre fers et qu’il faudra se battre pour que la mesure soit bien appliquée chez nous !

 

Hausse des prix, désorganisation du marché 

Des industriels tirent le signal d'alarme.

  Directives Europe  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco  EDF GDF la fronde

L’Europe et encore, faudrait-il définir qui, [ du conseil des ministres (nos gouvernants PS hier, UMP aujourd’hui), de la commission (technocrates) ou du parlement, (vos élus) ] rend obligatoire de passer du statut d’EPIC au statut de SA …… mais pas d’ouvrir le capital. L’ouverture du capital ne relève que de la volonté du gouvernement libéral en place.

Extrait de Libération   Par Grégoire BISEAU   jeudi 11 décembre 2003

 

(…) «La déréglementation électrique marche sur la tête, et si on continue comme ça on va droit dans le murOn doit ces mots à Jean-Paul Aghetti, de Pechiney, président de la commission électrique de l'Uniden, l'association regroupant les grands industriels français consommateurs d'énergie. En clair, ceux qui, cinq ans plus tôt, plaidaient en faveur d'une ouverture totale et rapide à la concurrence des marchés électriques européens. L'idée initiale était simple : introduire plus de concurrence allait inévitablement faire baisser les prix de l'électron.

Aujourd'hui, ceux qui devaient bénéficier de cette libéralisation (le marché est ouvert à la concurrence pour les seuls grands industriels) tirent la sonnette d'alarme. A les écouter, rien ne va : ni les prix, qui, au lieu de baisser, ont augmenté entre 20 et 30 % cette année par rapport à 2002, ni l'organisation du marché européen, dont la grande panne italienne de cet automne a démontré les failles. Et ce n'est pas le projet de directive européenne adopté hier par la Commission qui va les rassurer. «Ce texte n'est pas à la mesure des problèmes», continue Jean-Paul Aghetti. Hier, Loyola de Palacio, commissaire à l'Energie, grande avocate de la libéralisation, a présenté un «paquet» de propositions pour prévenir d'éventuelles pannes géantes.

Bruxelles envisage de définir une directive de sécurité d'approvisionnement «obligeant les Etats membres à avoir une politique clairement définie». «Depuis les pannes américaine et italienne, la Commission s'est rendue à l'évidence que le marché tout seul ne fonctionnait pas», se réjouit un fonctionnaire français.

(…)  Comment se fait-il que plus de concurrence puisse provoquer la hausse des prix ?  Les observateurs en sont donc réduits aux supputations et à montrer du doigt notre voisin allemand. «Le marché français est en train de se caler sur la hausse des prix allemande, elle-même engendrée par un mouvement de concentration entre les électriciens». Pourtant, le volume d'électricité importé d'Allemagne ne représente que 3 % de la consommation française et chez nous 7 tranches tournent exclusivement pour l’export. C'est pourquoi les grands industriels hexagonaux soupçonnent les électriciens européens de signer une paix des braves sur les prix. «Tout le monde propose exactement le même tarif. Et c'est à prendre ou à laisser», confirme Jean-Paul Aghetti.

L'autre grande explication de ces dysfonctionnements tient à ce que le marché européen de l'électricité n'existe pas encore. Physiquement du moins. Aujourd'hui, les échanges entre pays membres ne représentent que 10 % de la consommation européenne. Une misère qui tient en partie à la faiblesse des interconnexions entre pays. Mais, malgré les exhortations de la Commission à construire des lignes à haute tension, il faudra attendre longtemps. «Ça fait vingt ans que l'on discute du tracé entre la France et l'Espagne et rien n'est encore décidé», soupire J.Syrota.

 

Le moyen de bloquer la privatisation 

C’est donc bien de s’opposer aux lignes THT, autoroutes de l’électricité.

 

Voir aussi ALTERNATIVES ECONOMIQUES   N°227 Juillet AOUT 2004   … Pourquoi la concurrence coûte cher.

 

EDF privatisée !

   Retour accueil  Directives Europe  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco  EDF GDF la fronde

 

La loi n° 2000-108 du 10 février 2000 «relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité», qui permettait une séparation entre les activités de production, de transport et de distribution de l’électricité a permis la création de « RTE », reste à découper encore un peu plus la société puis à privatiser. La privatisation de fait par la sous-traitance de la maintenance des centrales nucléaires, a mené à la baisse des salaires mais aussi de la qualité de service et corollaire à l’augmentation des risques.

 

Le gouvernement Raffarin III, a déposé un projet de loi qui lui permet de se désengager du capital d’une des dernières grandes entreprises publiques, EDF-GDF. Rien n’obligeait à passer de la création de SA à la case 70% de participation de l’état seulement si … ce n’est la construction imbécile de l’EPR et son besoin immédiat de 6 milliards d’Euros, pour la déconstruction et la gestion des déchets, on demandera au contribuable.

Méthode habituelle : mauvaise gestion, pertes, électricité presque gratuite pour les employés et gabegie du CE, patrons incompétents nommés par les incompétents qui les montrent du doigt, mauvais investissements, … c’est sur, le privé c’est mieux. Le tout sur un fond de vérité, bien sur, on se rappelle le Crédit Lyonnais … et de fait c’est l’Etat qui ne fait pas son travail de contrôle. Le contribuable payera de toute façon, une fois, deux fois, trois fois s’il le faut ! Mais le pire, c’est peut être la complicité de syndicalistes qui seraient tentés par le principe « donnant-donnant » pour arracher des avantages pour le seul profit du secteur nucléaire ?.       

 

Après un marchandage éhonté tout l’été, chacun cherchant à imposer son poulain, du retraité Mer au Pdg de Gaz de France, c’est finalement celui ci qui prend EDF, … objectif casser son ancienne entreprise, il était le mieux placé.  

 

20 Septembre 2004 : Que va faire M.Gadonneix qui passe de la présidence de GDF à celle d'EDF ?

M. Sarkozy répète à l’envie que EDF et GDF, grâce à leur transformation en sociétés anonymes, vont devenir des "champions européens".  Or, le Réseau "Sortir du nucléaire" rend ce jour public* le "Plan de développement stratégique 2004 d’EDF" qui démontre qu’EDF et GDF vont au contraire se livrer à une "concurrence frontale" dont on peut légitimement penser qu’elle mettrait à mal la santé de ces entreprises, avec d’éventuelles conséquences sur le sûreté nucléaire. Et cela devient particulièrement pertinent en septembre 2007 lors de la privatisation de Gaz de France par sa fusion avec Suez. 

Voir les infos très intéressantes du réseau « Sortir du nucléaire »

 

http://www.sortirdunucleaire.org/juillet2002/reuters010702.htm

http://www.sortirdunucleaire.org/info21/p18.htm

http://www.sortirdunucleaire.org/juin2002/lemonde200602.htm

http://www.sortirdunucleaire.org/fevrier2003/jmm0203.htm

http://www.sortirdunucleaire.org/fevrier2003/cp070203.htm

http://www.sortirdunucleaire.org/fevrier2003/liberation040203.htm

 

Les actifs d’EDF

   Retour accueil  Directives Europe  EDF privatisée  Anglais le fiasco  EDF GDF la fronde

 (Extraits d'un article de Paul Fabra paru dans le journal économique Les Echos du 5 octobre 2002)

[ … ] depuis le milieu des années 1980, un allègement constant de l'énorme dette contractée pour financer le programme d'équipement nucléaire des années 1970, en 'une douzaine d'années, elle a été diminuée de plus de 15,24 milliards d'€ (100 milliards de F). Elle aura atteint son point le plus bas en 1999 : 17,4 milliards d'€. Fin 2001, l'encours de la dette était remonté à 22,2 milliards (145 milliards de francs), soit une progression de 28 % en deux ans. Une idée simple et forte avait guidé les patients artisans du désendettement : faire en sorte que l'établissement ait remboursé l'essentiel de ses emprunts avant que le parc nucléaire ne commence, vers 2010, à arriver en fin de course.

A partir de cette année, là, EDF va devoir entamer une double et coûteuse tâche : le démantèlement des vieilles centrales auquel, théoriquement, devrait pourvoir une provision de 15 % du coût initial (de l'ordre de 85 milliards d'€) de construction des quelque 60 centrales existantes ; et la construction des nouvelles. Même si celles-ci sont moins nombreuses, le montant des nouveaux investissements à engager sur une douzaine d'années sera gigantesque : au moins 75 milliards d'€.

Il est question aujourd'hui d'allonger d'une dizaine d'années la durée de vie la durée moyenne (actuellement fixée à 30 ans) d'amortissement des centrales nucléaires. L'économie de l'opération en serait allégée.

Au bilan, l'actif immobilisé d'EDF est évalué à 100 milliards d'€ exactement. De ces 100 milliards, il convient de défalquer :
a) le total de la dette du groupe, soit 22,2 milliards ;
b) la provision pour démantèlement des centrales existantes et le retraitement des déchets, soit 13 milliards ;
c) les 41,6 milliards de provision que les commissaires aux comptes demandent à EDF de reconnaître concernant l'engagement contracté, en vertu de la loi, au sujet des retraites versées à ses salariés.
Résultat : 100 – (22,2 + 13 + 41,6) = 23,2 milliards d'€.

Voilà la somme à laquelle pourrait aujourd'hui prétendre l'Etat s'il vendait sur le marché EDF en son entier.

( mais de plus, rien ne nous assurerait que les repreneurs honoreraient les charges reprises pour le démantèlement, et que le contribuable soit encore sollicité : + 3% au 1/07/2003, pourquoi autant ? )  

Il s'agit, dira-t-on, d'un calcul prudent. Mais il ne tient compte ni de la déprime du marché, ni du risque financier inhérent à l'obligation de renouveler en totalité le parc nucléaire, dont le coût, rappelons le, est estimé au bas mot à 75 milliards. Encore ne tient-on pas compte de ceci : EDF lui-même s'est laissé aller à traiter comme un trésor de guerre, où l'on puise en cas de besoin, son important cash-flow annuel.

Les sommes provisionnées pour le démantèlement et le cycle du combustible ne sont pas déposées, comme elles le sont en Suède, dans un fonds ad hoc. En attendant, elles ont été investies dans l'achat au prix fort d'actifs italiens, allemands et britanniques ….

 

British Energie, exemple à ne pas suivre

   Retour accueil  Directives Europe  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  EDF GDF la fronde

La société privée de production d'électricité nucléaire n'a pas résisté à la libéralisation du marché et à la baisse des prix de gros. Elle a été placée sous la perfusion financière des aides publiques. 22 Septembre 2004, Bruxelles accorde au gouvernement Blair le droit de ponctionner le contribuable anglais de 6 milliard d’€.  http://www.greenparty.org.uk/index.php ?nav=news&n=1578

Malgré le feu vert conditionnel de Bruxelles à l'aide au sauvetage accordée par le gouvernement britannique à la compagnie privée d'énergie nucléaire British Energy (BE), qui fournit un cinquième de l'électricité du royaume, les experts restent dubitatifs quant à l'avenir du modèle libéral britannique de production d'électricité.

Ce qui n’empêche pas la volonté de la commission européenne de poursuivre dans cette voie sur le continent.

On peut aisément imaginer l'embarras du ministre britannique du commerce et de l'industrie, Patricia Hewitt, annonçant, le 28 novembre 2003, le prolongement des facilités de crédit octroyées à British Energy. L'opérateur prévoit une perte de 518 millions £ en 2002, après 479 millions en 2001. Outre l'octroi d'une aide plafonnée à 899 millions £ (1,4 milliard d'€), le ministre s'est, par ailleurs, engagé à verser entre 150 et 200 millions de livres par an, pendant au moins une décennie dans un fonds destiné au reclassement des sites nucléaires. Aide à court terme qui répond surtout à la nécessité de garantir la sécurité des centrales nucléaires.

La nomination d'un nouveau pdg en remplacement de Robin Jeffrey, est tout un symbole, Adrian Montague, numéro deux de Network Rail, ancien haut fonctionnaire, avait été chargé du redressement du canard boiteux énergétique. L'opérateur ferroviaire Railtrack, rebaptisé Network Rail, a lui aussi fait l'objet d'un plan de sauvetage, il y a treize mois, et a été transformé en société à but non lucratif. Outre ce changement au sommet, le plan de Patricia Hewitt pour sortir de l'ornière la société privatisée en 1996 présente trois autres volets.

Ø      British Energy est contraint de se séparer de ses avoirs en Amérique du Nord, en particulier de sa participation de 82 % dans le groupe canadien Bruce Power. Cette vente pourrait rapporter entre 600 et 800 millions de £. 

Ø      Le contrat de retraitement très onéreux passé avec l'opérateur public British Nuclear Fuels (BNFL), son principal créancier, sera revu à la baisse.

Ø      L'Etat s'est déclaré prêt à revoir l'obligation, pour British Energy, de payer une taxe écologique sur les émissions de dioxyde de carbone, alors que ses huit centrales nucléaires n'en provoquent aucune.

Les difficultés de British Energy, qui appartient désormais quasiment au service public, soulignent le fiasco des dernières privatisations de l'ère Thatcher-Major : le chemin de fer et l'électricité. Mais, à l'inverse de Railtrack, victime de l'incompétence de ses dirigeants, BE subit le contrecoup du processus de libéralisation du marché de l'électricité engagé depuis 1997 par le Labour. L'excès de l'offre de l'électricité sur la demande a fait chuter les prix de vente du marché en gros de 40 % au cours des quatre dernières années. Quand on sait que le parc de production est calculé en fonction des pointes, c’était facile à deviner. Tout comme le perdant dans l’affaire : la plupart des producteurs, comme Scottish Power ou PowerGen, sont parvenus à compenser cette baisse des revenus en augmentant leurs tarifs pour les particuliers. BE, en revanche, qui ne dispose pas de vente au détail, subit de plein fouet la guerre des prix entre producteurs."Cette crise est le résultat de l'ouverture brutale du marché à de nouveaux intervenants. Les prix sont tombés à un niveau tel que le coût de fabrication de l'électricité dépasse son prix de vente", explique Julian Sinclair, spécialiste énergétique du fonds d'investissement Gartmore. Cette capacité excédentaire a également provoqué le dépôt de bilan de TXU Europe, qui opère surtout sur le marché britannique, et a entraîné de graves difficultés pour ses fournisseurs, à l'instar de Drax.

Voir aussi  faillite nucléaire

EDF-GDF : fronde contre la privatisation

   Retour accueil  Directives Europe  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco 

Un collectif baptisé Jean Marcel Moulin a lancé le mouvement. En référence à Jean Moulin et à Marcel Paul, l’un des fondateurs d’EDF. Le texte parle de «spoliation» en cas de privatisation et porte le débat au-delà de l’idéologie marché contre entreprise publique.

Les tableaux chiffrés, la bonne connaissance des structures d’EDF montrent que les auteurs sont proches de la direction et ont probablement eu en main des projets de transformation de l’entreprise. Cet appel a été largement repris sur le site Résistances électriques et gazières. REG a choisi de combattre les partisans de la privatisation par l’humour, ce qui lui permet une grande liberté de ton. Personne n’est épargné : la direction, les syndicats trop timorés ou la presse jugée trop libérale. François Roussely est la tête de Turc de REG. Il a été surnommé «Napoléon le minuscule», pour avoir raté son OPA sur l’Italien Montedison en 2001. Mais le site n’en reste pas à la dénonciation. Il se veut le défenseur d’une certaine idée d’EDF. «Nous sommes conscients qu’EDF est une entreprise qui n’appartient pas à l’Etat, dit-il. L’entreprise appartient aux citoyens usagers.»

On veut brader le service public et on méprise le client

Chacun lance sa pétition. L’Union des cadres au sein de la CGT Energie, opposée à Denis Cohen, secrétaire général, a lancé la sienne. «Contre toute forme de privatisation, pour un véritable développement industriel et de service public...», réclamant aussi la fusion d’EDF et de GDF. Une autre, anonyme, renvoyant à une boîte aux lettres électronique, insiste sur la propriété publique d’EDF, appelant à un «vrai débat national sur la privatisation». La fondation Copernic, proche d’Attac, a repris la note de Jean Marcel Moulin pour la diffuser largement. Yves Salesse, conseiller d’Etat et président de la fondation, relaie le débat dans le réseau altermondialiste. Avec succès. «Au forum social de Florence, l’an dernier, les débats sur l’avenir du service public faisaient salle comble», dit-il.

La faillite du courtier en énergie Enron, les problèmes électriques de la Californie ou la quasi-faillite de British Energy en Angleterre, la grande panne italienne, ont fait évoluer les mentalités. «On voit bien que les privatisations dans le domaine de l’énergie sont avant tout un choix idéologique», tranche Yves Salesse.

Nicolas CORI et Muriel GREMILLET  Copyleft © 2003 Copies vivement conseillées          

   Retour accueil  Directives Europe  EDF privatisée  Les actifs d'EDF  Anglais le fiasco 

Créé le 07/12/2003       mis à jour   07/09/2007