Les énergies fossiles : le pétrole

Les énergies fossiles sont caractérisées par deux critères importants : elles sont toutes sous contrat à durée limité et fortement productrices de CO2, gaz à effet de serre. Le charbon facilement extractible réputé épuisé en France (*), mais pas partout dans le monde. Le gaz, mais surtout le pétrole, base de nos sociétés de consommation où il n’est pas qu’un combustible, se raréfient. Les principaux gisements de gaz restant sont maintenant situés en Russie, en Afrique et en offshore profond.

Le pétrole, mal distribué dans le monde, se concentre sur des zones géostratégiques instables pour ne rien arranger. Pourquoi instables, parce que la démocratie n’est pas le régime le plus répandu non plus, et qu’une nation hégémonique (une démocratie ?) veut s’arroger le droit de contrôler ses approvisionnements directement sur place, au besoin en intervenant militairement, directement ou non. Bref les zones de production ou de transit sont sensibles. Les chinois ne veulent pas être en reste en Asie et en Afrique (voir au Darfour et la partition du Soudan en deux états)  

Le renchérissement du pétrole à plus de 100 € le baril rend possible l’exploitation des schistes bitumineux et des gaz de schistes extrêmement polluants. Les systèmes de fracturation horizontal des roches fait l’objet de permis de recherches contestés en France, consommant d’énormes quantités d’eau et de produits chimiques, ils mettent en danger les nappes phréatiques et augmentent sérieusement les risques sismiques. Sont concernés : l’est et le nord est du bassin parisien, le couloir rhodanien et la région allant de la Provence au Languedoc en passant par le Larzac.

 

 

(*) un site pourrait réouvrir dans le Morvan avec une centrale thermique. 

Barils consommés mondialement par an : 29 milliards (2003).
Barils découverts mondialement par an : 6 milliards de conventionnels, plus 8 de non conventionnels.
Proportion de l’énergie finale mondiale fournie par le pétrole : 40%.

Quand le pétrole s'épuisera    le pic de Hubbert.

1949 : un géologue américain de 36 ans d'Exxon publie un article dans une revue confidentielle où il annonce que les énergies fossiles ont une durée de vie limitée. Sept ans plus tard, il récidive. Mais, cette fois, il date l'année où les Etats-Unis connaîtront le déclin de leur ère pétrolière : 1970. Il s'appelle King Hubbert et a donné son nom au fameux pic de Hubbert. «Pendant des années, ces prédictions vont faire rire». Mais voilà : les compagnies pétrolières américaines ont beau multiplier les explorations, sonder les sous-sols, le débit des vannes américaines s'est tari... depuis 1970. Depuis, les Etats-Unis importent 60 % de leur pétrole. Même constat pour le pétrole de la mer du Nord. Les anglais le reconnaissent : les ressources de brut pourraient être virtuellement épuisées en 2020. Hubbert serait-il un visionnaire ?

46 % des ressources des réserves de pétrole sont douteuses. Le choc va être terrible, non seulement pour les transports des pays de l'OCDE qui dépendent à 95 % du pétrole, mais aussi pour l'industrie notamment chimique, l'agriculture, qui fonctionne à base d'engrais synthétiques à base d'hydrocarbures.» Bref, l'économie tout entière telle que conçue aujourd’hui.

Prédictions contestées au sein même de l'Aspo [Association for Study of Peak-Oil], «Impossible de dater le pic, mais on rentre peut-être dans un plateau en forme de tôle ondulée.» Une vague de crêtes qui pourrait durer … 

Yves Cochet, ex-ministre de l'Environnement risque une date : «On sera dans le pic de Hubbert en 2007, mais on est déjà dans une situation où la consommation quotidienne d'or noir dépasse l'offre mondiale.»

La fin, c'est pour demain ? On a extrait de la Terre depuis 1860 env. 1.000 milliards de barils de pétrole. Pour le futur, c'est évidemment une autre histoire. Les «réserves identifiées», «prouvées», s'élèveraient aujourd'hui autour des 1.000 milliards. Mais de quel pétrole parle-t-on ? Un pétrole brut conventionnel, facile à raffiner et peu visqueux ? Du «prouvé» ? Pour avoir «surévalué», en janvier, de 20 % de telles réserves, Shell a dû faire tomber ses plus grosses têtes …

 

Lorsqu'on parle des autres ressources, il y a les «probables», liées aux caractéristiques géologiques, des réservoirs trouvés à proximité, et «les possibles», dont l'existence sous terre ressort... de la probabilité. Beaucoup d'experts additionnent donc aux 100 % de réserves «prouvées», 50 % de «probables» et 25 % de «possibles». Ce que ne font évidemment pas les «pessimistes». Qui assurent notamment que les réservoirs immenses, les «champs géants», ceux qui font la différence, n'ont plus été découverts depuis les années 1980. Il n'y a aucune norme internationale, les firmes peuvent être tentées de gonfler leurs prévisions pour doper leurs valeurs. Les Etats producteurs en font autant pour attirer les investisseurs, la répartition des quotas au sein de l'Opep se faisant... en fonction des réserves.» Opacité totale, en Russie ou en Arabie Saoudite, les deux plus gros producteurs d'or noir, détenteurs de plus de 50 % des réserves annoncées... et pays très stables bien sur. L'Agence internationale de l'énergie voit l'avenir en rose et pas de pic à l'horizon. tablant sur une production annuelle toujours plus haute : 110 millions de barils par jour, contre à peine plus de 80 aujourd'hui, avec une Chine qui grimpe de 10% l’an, casse gueule assuré.

 

Les «optimistes» : La technologie empêcherait de broyer du noir, fuite en avant … Grâce à l'informatique, on rentre dans l'ère de la «digital oil field management». On pourra aller à des profondeurs plus importantes, jusqu'à 3.000 mètres !» Dix fois plus qu'il y a trente ans. Ou encore, on pourra booster le taux de récupération moyen contenu dans les «champs» bien au-delà des 35 % actuels, autrement dit, ne plus en perdre 65 % ! Et puis, il y a le pétrole non conventionnel (sables asphaltiques, huiles extralourdes).

A l'arrivée, entre les pessimistes, qui annoncent le début de la fin pour très bientôt, et les optimistes, qui repoussent l'échéance, il n'y a, au mieux, qu'une génération d'écart. Si nous n'anticipons pas les choses, nous irons au-devant de graves désordres économiques et certainement d'insupportables tensions internationales, et le problème c’est qu’on ne voit rien bouger… droit dans le mur, tôt ou tard. La tension en Arabie Saoudite en faisant grimper les cours du brut, peut ralentir l’économie et l ‘échéance mais rien d’autre. 

Une autre source d’énergie remplacera le pétrole. Le gaz ? Non, il est aussi concerné par le même phénomène, mais à plus longue échéance. Le charbon ? Non à cause du CO2. Le nucléaire ? Non à cause de la raréfaction de l’Uranium et de la production de ses déchets. La fusion, Non, au siècle prochain peut être, trop tard. L’hydrogène ? La géothermie ? L’hydroélectricité ? Le solaire et l’éolien ? La biomasse ? L’énergie des vagues et des courants marins ? Oui, un effort considérable en faveur des renouvelables permettrait de diminuer notre ration de pétrole dans cinquante ans, pas dans cinq ans. Bref, le temps nous manque, ce qui rend désormais le choc inévitable.

Pétrole : le début de la fin déjà là.  

 

Voir site Commission Energie des Verts    Urgence écologique planétaire  et aussi celui de  http://wolf.readinglitho.co.uk/francais/index.html  

A en croire le rapport de la 2ème conférence de l'ASPO (Association to Study the Peak of Oil) qui s'est tenue à Paris les 26 et 27 mai 2003, les choses vont plus vite que nous le pensions et le maximum de production pour le pétrole, le « pic de HUBBERT » annoncé jusque là dans une décennie ou deux, a déjà été atteint tandis que la demande continue d'augmenter.
Cette conférence de l'ASPO s'est tenue dans les locaux de l'IFP (Institut Français du Pétrole), elle rassemblait 200 personnes de 20 pays différents, des experts d'horizon différents souvent concurrents qui s'accordent pour dire que le problème est déjà là. Malheureusement aucun politique français n'y assistait.
Pour le pétrole la diminution de la production de 5 à 10% par an depuis l'an 2000 est a rapprocher d'une augmentation de la demande de 60 millions de barils par jour. Il est démontré que les réserves annoncées ont été largement surestimées par l'USGS (US Geological Survey) et l'AEIEA , qu'il n'y a plus de réserves potentielles importantes à découvrir et que les espoirs mis dans les gisement polaires ou en eaux profondes sont infondés. Ces derniers représentent au plus 5 milliards de barils (60 jours de la consommation actuelle) avec des coûts d'exploitation très importants. De même les coûts d'exploitation financiers, énergétiques et environnementaux des schistes et sables bitumineux sont exorbitants. Les gisements l'Arabie Saoudite réputés les plus importants du monde ont été surévalués et de nombreux puits utilisent déjà les techniques en usage lorsque la chute de production commence (injections sous pression).
Pour le gaz, la situation n'est pas plus brillante. Les espoirs mis dans les gisements de la mer Caspienne se sont révélés illusoires (4 forages sur 5 ne donnent rien), le gisement soi-disant géant du Kazakhstan a tout simplement été abandonné. La production aux USA a commencé à décroître cette année. Les nouveaux puits du Texas déclinent de 83% un an après leur forage. Les gisements de la mer du Nord seront à sec vers 2010. La moitié des réserves mondiales récupérables se trouvent aujourd'hui en Russie.
Tout cela aura très rapidement des conséquences majeures sur nos économies et nos vies. Pour nous la réponse rapide à donner est de faire les investissements massifs dans le contrôle de la demande par le recours immédiat aux économies d'énergie, à plus d'efficacité dans les usages et la mise en place d'alternatives renouvelables.
 

 

Vives tensions pour un gisement de gaz situé à l'est d'Okinawa estimé à 200 milliards de m3. Pékin ne reconnaît pas la délimitation des zones économiques exclusives de 200 milles en mer de Chine orientale et a construit, en 2004, des plates-formes de forage à 4 kilomètres de celle-ci. Le Japon estime que ces forages peuvent assécher les réserves qui se trouvent de son côté. Au cours des trente dernières années, en dépit des demandes répétées de compagnies pétrolières nippones, Tokyo s'était abstenu de leur accorder des droits de forage. Au début de cette année, Japan Petroleum Exploration et Teikoku Oil ont réitéré leurs demandes d'exploration. En donnant son "feu vert", Tokyo espère amener la Chine à une exploration-exploitation commune.

 

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Créé le 07/12/2003                                    mise à jour   25/01/2011