Nucléaire : gestion des déchets à long terme

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Parmi les problèmes légués par le nucléaire, la gestion des déchets et sous produits à long terme sont pour les générations futures un héritage certain et conséquent.

 http://www.sortirdunucleaire.org/sinformer/brochures/dechets/couv-journaldechets.gif

Nous dénonçons la méthode qui consiste à précipiter les choix de l’enfouissement des déchets : la loi programme 2006-739 adoptée en juin 2006 n’a pas tenu compte des interrogations des scientifiques. L’urgence ne se justifiait pas alors que les études ne sont pas terminées et qu’elles sont parcellaires. 3% des députés et sénateurs ont participé au débat … Belle représentativité !!! 

Il n’y a aucune garantie sur la réversibilité du stockage. Cette loi ne concerne que 3%  et passe sous silence les 97% de la totalité des déchets. Elle viole la réglementation Européenne en ce qui concerne le retraitement. C’est une mauvaise loi, qui n’a d’égal que celle sur la transparence nucléaire.

Signez la pétition proposée par la Criirad  

A télécharger au format pdf : Basse qualité (1 Mo) - Bonne qualité (2,7 Mo)

 

En savoir plus : http://www.stopbure.com/ ou http://www.burestop.org/

Le stockage des déchets Haute activité cherche sa place

     La Hague   Foret d’Orient 

 

« Une chose est sûre c'est que ce ne sera pas Bure ; une autre chose est sûre, c'est que ce ne sera pas très loin de Bure ! ». Selon l'Est républicain* du 30/03/09, Marie-Claire Dupuis, directrice de l'ANDRA en visite à Bure, a annoncé hier ce que tout le monde sait mais que personne n'ose avouer officiellement. Le sud meusien pourrait se laisser imposer cette première mondiale qu'est l'enfouissement des déchets radioactifs les plus dangereux (HAVL), tout cela sans consulter les habitants. Immense gruyère radioactif en sous-sol, installations de surface pouvant être reliées aux galeries souterraines par des tunnels de 5 km, transports à risques, quel visage pour notre région ?

Le retraitement des déchets à La Hague

   Stockage Bure    Foret d’Orient   

 

Le retraitement des déchets de centrales nucléaires à La Hague ou à Cadarache n’avait qu’un seul but à l’origine du projet : le nucléaire militaire, la bombinette, puis justifié aujourd’hui par le projet MOX qui n’a aucune rentabilité économique ni écologique. On ferait disparaître du Plutonium de cette façon, et encore, ce n’est pas certain, mais en revanche on produit de l’Américium, où est le gain dans cette affaire ? 

Ces déchets dits à "haute activité" (plus d'un milliard de Becquerels par gramme) sont stockés sur les sites de La Hague (Manche) et de Marcoule (Gard), tout comme l'essentiel des déchets de "moyenne activité à vie longue", dont la radioactivité prend plus de 30 ans à diminuer de moitié.
Ces derniers, dont la radioactivité est de plus d'un million Bq/g, viennent eux aussi des centrales, qu'il s'agisse de structures contenant les combustibles (coques et embouts) ou des résidus de traitement des effluents et équipements. Ils représentent 4,4% du volume pour 8,22% des rayonnements.
Les sites de La Hague et Marcoule contiennent à eux seuls 90% de la radioactivité totale des déchets.

Les rejets de La Hague «normaux», c’est à dire devant faire l’objet de déclaration (quand elle est faite) sont très importants et les incidents d’exploitation y sont fréquents comme dans toute usine chimique. Les unités de rétention des effluents pollués n’y sont pas plus fiables malgré leur radio-toxicité et leur dangerosité.

Le stockage faible activité Forêt d’Orient

   Stockage Bure   La Hague  

 

Ce stockage devait concerner les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (moins de 30 ans pour diviser la radioactivité par deux). Ils constituent 76,8% du volume pour 0,055% de la radioactivité.

 

La poubelle atomique nommée « Centre de l'Aube » inaugurée en 1991 à Soulaines devait accueillir d'ici à 2050 jusqu'à 1 million de m3 de déchets nucléaires de faible et moyenne activité et à période de vie courte ou moyenne, le CSA, entré en service en 1992, devait en principe

Télécharger le rapport de la Criirad  

Un autre centre de traitement TFA de 45 ha est crée à Morvilliers à coté de Soulaines … et à 60 km de Bures et reliés par la RD 60, la départementale radieuse.

C’est probablement sa faible densité de population vieillissante et rurale et passive qui a retenu l’attention de la nucléocratie, mais cette région est très importante du point de vue hydrologique puisque c’est là, aux marges que se fait la réalimentation de nombreuses nappes d’eaux du bassin parisien … c’est hypothéquer un avenir pas si lointain que ça.     

Le stockage profond des déchets à Bures

     La Hague   Foret d’Orient 

L'absurdité du choix : pourquoi un stockage souterrain de déchets radioactifs à Bure ?

Le site de Bure, 30 km au sud-sud-est de Bar-le-Duc, dans la Meuse, en pleine campagne, a été retenu en raison de l’existence d’une couche d’argiles de 92 m d’épaisseur, à 500 m de profondeur. Dans ces argiles (supposées totalement imperméables) seront creusées des galeries susceptibles d’abriter un laboratoire d’étude dont la finalité est le stockage de colis de déchets radioactifs dont l’industrie nucléaire ne sait que faire. Déchets essentiellement de classe C, très énergétiques (forte température, forte radioactivité et à vie longue, comme le Pu 239 dont la demi-vie est de 24.400 ans).
L’avantage d’un tel stockage, hors de la vue, est qu’il permettrait en outre, sans craindre une opinion publique de plus en plus hostile, de pérenniser une industrie dangereuse présentant des risques énormes pour la santé des générations futures.

 

Une décision en 2006 sans attendre la fin des études
Le creusement du puits central, débuté en oct. 2000 sous la responsabilité de l’ANDRA, n’avait atteint, début mai 2002, que la profondeur de 221 mètres, il n’a guère de chance d’être terminé avant fin 2005. Il reste donc peu de temps pour creuser les galeries, installer le laboratoire et réaliser toutes les études qui devraient permettre en 2006 d’accepter ou non un stockage à Bure en se conformant à la loi : «La gestion des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue doit être assurée dans le respect de la protection de la nature, de l’environnement et de la santé... en prenant en considération les droits des générations futures» (loi du 31 décembre 1991).

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Le premier handicap de Bure : les failles, décrochements et fractures
Bure se situe sur le tracé d’une très grande faille qui traverse tout l’Est de la France. Cette faille se suit depuis les Pyrénées jusqu’au-delà de Metz et traverse toute l’Allemagne. Dans les zones faillées, comme à Bure, il y a rupture et décalages des couches géologiques. Ces décalages sont toujours accompagnés d’une multitude de fractures qui coupent les roches. La grande faille qui traverse en profondeur la région de Bure a joué tantôt en faille, tantôt en décrochement et a fortement décalé les terrains du socle granitique du Massif Central et, dans une moindre mesure, les roches calcaires et argileuses qui se trouvent au-dessus du socle à Bure. Pas moins de deux réseaux de fractures doivent passer à travers le site de Bure, même si les études géophysiques sont techniquement incapables de les faire apparaître. L’existence de fissures dans les murs du puits en cours de creusement et les écoulements d’eau qui s’y produisent (72 m3 d’eau par jour) le confirment. Il est donc pratiquement certain que le niveau d’argile dans lequel devrait se situer le laboratoire est fracturé, comme dans le fossé faillé de Gondrecourt qui passe à 4 km à l’Est de Bure.

 

Le second handicap de Bure : les séismes
Les déplacements, si faibles soient-ils, qui se produisent le long de la grande faille (fig. 1) sont démontrés par l’existence de nombreux séismes (fig. 2). La profondeur des foyers sismiques montre que les chocs sont localisés soit au niveau du socle, soit dans les terrains qui se trouvent au-dessus de celui-ci et dans lesquels doit être creusé le laboratoire. Dans le voisinage immédiat de Bure, on a répertorié 41 séismes depuis 1980. Combien de séismes affecteront encore cette région en 100.000 ans et de quelle magnitude ? La simple réouverture d’une fissure dans une des galeries de stockage de Bure aurait des conséquences très graves, car c’est une voie d’eau potentielle.

 

Le problème majeur de Bure : l’infiltration de l’eau en profondeur
Au sud-est de Bure, la fracturation des calcaires situés sous le niveau d’argile indique que toute la pile sédimentaire est fissurée et laisse passer l’eau.
Quel sera le devenir des galeries de Bure à long terme ? Leur étanchéité ne pourra être garantie à cause de la fracturation et de la sismicité. Une fracture colmatée temporairement par de l’argile où des injections de béton a toutes les chances de se rouvrir en raison des vibrations liées à la répétition des séismes dont la magnitude maximale est impossible à prévoir sur une très longue durée. Dans les galeries, l’eau réchauffée par les colis radioactifs (température supérieure à 1.000°C) aura un pouvoir corrosif sur les enveloppes en raison de la présence de pyrite dans les argiles (formation d’acide sulfurique et de sel dans les séries sous et sus-jacentes). Cette eau chaude remontera vers la surface du sol, transportant avec elle les éléments radioactifs toxiques, comme cela se passe d’ailleurs avec le radon issu du socle, qui remonte le long des failles.
Tous ces éléments devraient inciter les décideurs de 2006 à une très grande prudence, d’autant plus que la durée du stockage à Bure serait d’au moins une centaine de milliers d’années.

Et il faut le savoir, toutes les nappes aquifères du bassin parisien sont réalimentées par … cette zone régionale. A terme c’est l’eau des générations futures d’un quart des français qui est menacé par cette décision technocratique.

Le vignoble de Champagne est économiquement menacé au moindre problème, c’est un produit emblématique qui est condamné ( et on peut même pas dire je m’en fous je ne bois que de l’eau, cruel … ) faute d’avoir pris conscience du risque.

 

Arrêtons Bure et le gaspillage irrationnel de l’argent public
Le lobby de l’énergie nucléaire fait délibérément l’impasse sur la toxicité des déchets de cette industrie. Faut-il rappeler qu’aucune autre industrie n’a jamais produit de déchets aussi dangereux pour la santé des générations futures ? Il faut arrêter le projet insensé de l’enfouissement des déchets radioactifs, comme le clament de nombreux scientifiques, à cause de la contamination des nappes phréatiques. Dans les cinquante prochaines années, l’eau potable deviendra un bien plus précieux que l’énergie.

Extrait d’un document de Jacques Muller et André Mourot.
Jacques Muller géologue, Docteur ès Sciences des Universités de Neuchâtel (Suisse) et de Bordeaux, ancien Directeur de Recherche au CNRS, administrateur de la CRIIRAD, coauteur de plusieurs rapports sur les problèmes géologiques des entreposages de déchets radioactifs.
André Mourot géophysicien, Licencié ès Sciences de l’Université de Strasbourg, membre de la Commission Locale d’Information de Bure, auteur de plusieurs rapports sur les problèmes de stockage de déchets radioactifs à Bure.

 

 

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Créé le 07/12/2003        mis à jour   10/10/2009