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La
surface agricole a diminué, entre 1992 et 2003, de
Un
nouveau risque se fait jour avec le développement des agrocarburants, on ne
pourrait plus parler de terres agricoles mais d’installations insdutrie-agricoles, avec OGM et agrochimie à la clef
puisque plus liés à la nourriture humaine ou animale.
Alarmant pour la
biodiversité nos terres agricoles sont détruites à voir sur
le site :
Qu’est-ce qu’on
va manger demain à voir reportage sur Arte le 15 mars
|
Parmi d‘autre, Claude et
Lydia Bourguignon, un couple d’agrologues iconoclastes, défendent des
techniques douces sauvegardant la fertilité des terrains et la qualité de la
production. Presque
toutes les surfaces cultivées en France et dans les pays qui appliquent les
méthodes de l’agriculture intensive sont frappées d’érosion. Leurs sols sont
morts, en voie de l’être ou <très fatigués” » |
Pour ces deux spécialistes, tous les désastres »
que provoque l’agriculture moderne : mort ou appauvrissement des sols,
pollutions, production d’une nourriture insipide et carencée ; pourraient être évités si l’on respectait le
sol, en arrêtant de le considérer comme un simple support sur lequel on déverse
des « solutions magiques » engrais, pesticides, insecticides. Car si ces
méthodes industrielles ont jadis réalisé des miracles, on en paie désormais
tous le prix.
Exemple
les inondations : l’étonnante porosité des mottes, trahit l’intense
activité des vers épigés, une faune minuscule, devenue rare, qui se nourrit de
la litière de surface. Ils la broient et produisent des boulettes fécales qui
seront attaquées par les microbes et transformées en humus. Cette faune creuse
en outre de nombreuses galeries permettant au sol d’absorber l’eau des pluies
comme une éponge. Lorsque disparaît cette faune invisible à l’œil nu, tuée par
les produits chimiques, le sol devient imperméable et rejette l’eau. C’est ce
qui s’est passé pour la Somme notamment.
Les
labours modernes provoquent eux aussi une catastrophe en chaîne. A force de
passer et de repasser, les lourds engins tassent le sol et forment à une
cinquantaine de centimètres de profondeur une chape aussi dure que le béton.
Les racines ne peuvent plus s’enfoncer et les plantes sont affaiblies. Car
c’est dans les profondeurs qu’elles puisent une grande partie des trente-deux
éléments nécessaires à leur épanouissement. L’agriculture ne leur en fournit
que trois, ceux aux résultats les plus visibles azote,
phosphore et potassium, qui font grossir les plantes. Mais celles-ci tombent
plus facilement malades et deviennent vulnérables aux attaques parasitaires.
On les traite donc avec des doses d’insecticides ou des produits
phytosanitaires, à doses massives Ces produits éradiquent toute vie, et
polluent au passage l’environnement, avec les engrais déversés eux aussi de
plus en plus massivement pour contrer l’appauvrissement des sols... Un cercle
vicieux Nous nageons dans l’absurde, s’insurge Claude Bourguignon.
Nos plantes. tout comme nos animaux d’élevage, sont de plus en plus
malades et dégénérées, et exigent de plus en plus de médicaments pour
survivre. Ce n‘est plus de l’agriculture, mais de l‘assistance médicale.
Certains blés ne sont plus panifiables. Il faut injecter des levures de
laboratoire pour faire fermenter notre vin. Et si on croit résoudre le problème
avec les 0CM, on se trompe ils ne sont mis au point que pour rendre encore plus
dépendants les agriculteurs, en les obligeant à racheter des semences à chaque
récolte. »
Mais
y a-t-il d’autres solutions pour nourrir une humanité en constante expansion
démographique ? A l’écouter, nul doute possible. Ce champ du Val de Saille
qu’il analyse en est la preuve. Sa productivité est excellente. Or, son
propriétaire, Noêl Chalumeau, y pratique une « agriculture propre » avec le
semis direct sous couvert. Ainsi, celui-ci ne laboure plus son champ depuis
treize ans Les graines ne sont plus enfouies mais semées presque en surface,
dans une légère griffure faite au sol par une machine délicate. Directement
sous le couvert de la précédente culture qui empêche les mauvaises herbes de
pousser. Il n’y a pas ou peu d’engrais, pas ou peu d’insecticides sauf en cas
de nécessité. Noèl Chalumeau n’est pourtant pas un intégriste écolo. Sa
démarche est avant tout pragmatique. Il appartient à la poignée d’agriculteurs
en France cherchant ainsi à diminuer ses coûts.
Avec le semis direct, il
les divise par quatre. Il travaille quatre fois moins la terre que les autres
et dépense donc quatre fois moins de gasoil (
L’été
2003, la sécheresse a brûlé sur pied une partie de se récolte de blé, comme
pour tous les autres exploitants. Que faire ? Pour Claude Bourguignon, la
solution est évidente. Il faudrait semer, en culture intercalaire, un sorgho,
une plante vivace qui enfouit ses racines si profondément qu’elle ouvre une
multitude de canaux, dans lesquels les racines du blé pourront se frayer un
chemin, jusqu’aux couches imbibées d’eau. Et le sorgho a l’avantage de faire
remonter en surface le calcium. «Le but à atteindre avec le semis direct explique
Claude Bourguignon, c’est de faire travailler le sol à la place de
l’agriculteur.»
Ceux
qui ont adopté le semis direct sont pourtant considérés comme des marginaux.
Les récoltes de Noèl Chalumeau sont bonnes, et chacun peut constater qu’il ne passe
pas sa vie sur son tracteur. Malgré tout, il est traité de «fêlé» dans son
canton. Claude Bourguignon lui aussi a été traité comme un pestiféré par l’lnra
( Institut national de la recherche agronomique ).
Désespérant d’être entendu, il an a claqué la porte en 1989, pour créer son
laboratoire d’analyses microbiologiques des sols (Lams), près de Dijon, équipé
de vidéomicroscopie. L’objectif travailler en direct
avec les agriculteurs désireux de changer de pratiques. Mais ses clients ne sont pas légion ... avis aux
amateurs !
Lorsque le doute le prend,
il y a heureusement le Brésil pour lui prouver qu’il est sur la bonne voie. En
moins de dix ans, avec 50 millions d’hectares plantés en semis direct sous
couvert, ce pays ne s’est-il pas élevé aux premiers rangs des producteurs
mondiaux ? Alors pourquoi, an France et en Europe, cette technique est-elle
rejetée ? « C’est avant tout un problème d’organisation sociale, considère
Claude Bourguignon.
Les
agriculteurs brésiliens ont adopté le semis direct car ils n’avaient pas le
choix. On leur a coupé les subventions et ils se sont reconvertis dans la
culture la plus rentable. Chez nous, les exploitants font ce qu’on leur dit
sous peine de perdre leurs aides.
Les vrais maîtres de notre
système sont les lobbies industriels, ils arrosent les décideurs et financent
la recherche. Ils ont la haute main à tous les niveaux de décision. Un ministre
de l’Environnement ou de l’Agriculture ne pèse rien face à eux. Notre système
est complètement pipé.
Pour
Claude Bourguignon, il y aurait bien des solutions. La première, radicale
couper les subventions et obliger les agriculteurs à se prendre en main (mais
ce sont bien les agriculteurs américains qui y seraient le plus opposés).
La seconde, plus douce : organiser des voyages de
groupe au Brésil. Tous ceux qui y vont en reviennent « convertis »
assure-t-il. En tout cas, une chose est sûre ce ne sont pas les
agro-industriels qui leur paieront les billets.
Texte emprunté à Luc
Desbenoit Article parus dans Télérama n°2797
du 20 août 2003 ( Claude Bourguignon est passé aussi
sur les ondes : France Culture Emission Terre à terre 93.5
MH le samedi matin 7h05 / 8h00
)
Le
Sol, la terre et les champs, de Claude Bourguignon.
Edition
Sang de la Terre. 190 pages 16 €
Engrais, pesticides et insecticides
ont réalisé des miracles.
Mais l’environnement en paie le prix.
ça dure 4 minutes, sur ce que deviennent les sols
- par Claude Bourguignon agronome qui a quitté l'
INRA http://www.dailymotion.com/video/x1ds9p_alerte
Intéressant mais un peu technique a méditer : Aujourd’hui, nous perdons en moyenne 10 tonnes
de sol par hectare et par an http://www.passerelleco.info/article.php3?id_article=113
http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Bourguignon
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Les inondations rappellent douloureusement
l’importance que peuvent jouer les haies formées de talus et fossés -
précieuses digues, œuvres de nos ancêtres, remparts efficaces aux dégâts
engendrés. Et pourtant, on n’en tient aucun compte. Leur destruction est
principalement due à l’agriculture intensive et aux aménagements fonciers que
celle-ci nécessite. L’aménagement
foncier comprend sept modes dont le remembrement, mot souvent utilisé pour
simplifier.
Le remembrement est régi par la loi du 9 mai 1941 ( non, l’esprit de Vichy n’est pas mort ) qui selon le code
rural doit : “assurer la mise en valeur et l’amélioration des conditions
d’exploitation des propriétés agricoles ou forestières” et plus récemment
“contribuer également à l’aménagement du territoire communal”. Cette loi a été très souvent modifiée et son application a
spolié de nombreuses personnes. Les spoliés, et les personnes de bonne
foi connaissant le système, affirment qu’il favorise une agriculture intensive
productiviste et polluante et permet aux personnes “bien placées” de
s’approprier les meilleures terres, sans bourse délier, pour leur intérêt
personnel.
Nul ne conteste la nécessité d’avoir une
exploitation regroupée. D’ailleurs, les anciens et certains particuliers
aujourd’hui ont toujours pratiqué les échanges amiables. L’inconvénient majeur
de ces échanges, actuellement, est que les frais de l’acte sont souvent plus
chers que la valeur de la terre échangée. Cependant, certaines communes ont
trouvé la solution aux problèmes que pose l’implantation d’infrastructures de
transport, une des causes principales du remembrement :
dédommagements aux personnes dont les propriétés sont touchées sans procéder au
remembrement, etc… . Si le but officiel de cette loi était d’accroître la
production, étant donné ses effets nuisibles et la surproduction coûteuse de
ces dernières années, on peut se demander si elle a encore raison d’être.
ALORS POURQUOI CONTINUE – T- ON A
REMEMBRER ?
Les
remembrements continuent parce que la loi du silence interdit, en cette
matière, de parler des intérêts financiers et des avantages du pouvoir. En
outre, le Droit rural et le Droit administratif sont d’une complexité qui
favorise les abus malgré de multiples règles.
Avantages officieux ou peu connus
è
Certains fonctionnaires DDA touchent légalement des primes sur les travaux de
remembrement qui sont réalisés dans les communes. “Principe choquant mais
légal. Abrogé à la libération, ce système qui date de l’Ancien régime – a été
rétabli par deux lois de 1948 et 1955 avant d’être modifié en
è
Le Maire. Elu pour gérer les biens de la commune, le maire, en acceptant le
remembrement s’immisce dans la gestion des biens privés. De plus, il est membre
de la toute puissante commission communale de remembrement (d’aménagement
foncier – CCAF) qui décide de la ré-attribution des terres après que le Préfet
a abolit le droit de propriété.
è
Des membres de commissions, des personnes proches du syndicat ou de la Chambre
d’agriculture. Le plan de remembrement est réalisé par les géomètres mais il
doit satisfaire les demandes de certains agriculteurs généralement membres de
la CCAF, proches du syndicat et de la Chambre d’agriculture. Ce qui permet bien
des abus.
Le remembrement est tellement complexe que
les travaux préparatoires, confiés au géomètre, ont une importance décisive. Le
montant du marché traité avec lui, toujours exorbitant, ne figure pas systématiquement
sur les comptes du remembrement de la commune. Cependant, ce gain immédiat
n’est pas le seul avantage. En effet, le regroupement des parcelles dans un
même lot oblige le propriétaire à faire appel au géomètre pour toute vente
partielle ultérieure.
è
Les études. Certains maires disent ne pas connaître le coût du remembrement
avant de le faire voter. Les habitants se plaignent souvent de ne pas réussir à
obtenir les chiffres du budget prévu, ni du maire, ni du conseil général.
Pourtant de multiples études sont faites : pré-étude, étude d’impact sur
la faune, la flore, l’eau. Pourquoi pas
une étude financière, un bilan coût/avantages ?
Quelquefois, il arrive même que le Conseil général
fasse faire des pré-études de remembrement sur des communes sans délibération,
sans information, du conseil municipal.
è
Les risques de corruption des marchés des collectivités locales : “ Cas
de figure à la fois simple, efficace et
quasi indétectable : une collectivité publique qui souhaite passer un
marché fait appel aux entreprises de biens ou de services compétentes dans le
secteur déterminé. Mais les chances de succès de ces entreprises en compétition
seront accrues si elles s’offrent les services et les bons offices d’une
société d’études. Celle-ci, après avoir reçu son pourcentage sur le montant du
contrat, transférera au bénéficiaire les ressources ainsi captées, déduction
faite de ses propres dépenses… Un prélèvement est ensuite incorporé à l’insu
des contribuables concernés au prix d’un surcoût de l’investissement ou du
service ou au détriment de la qualité … le phénomène n’est pas
récent mais son caractère systématique et quasiment institutionnalisé l’est ”.
Bref, entre le Droit rural qui permet tout et le
Droit administratif qui ne résout rien, le bon sens, l’équité et les Droits de
l’Homme n’ont plus droit de cité.
Rendons-nous à l’évidence : Tant que les
hommes ne seront pas des saints, les remembrements seront une calamité, les
dévoiements sont si profonds que seul l’arrêt de la cause peut en arrêter les
effets.
Il est plus facile d’abroger les textes sur le
remembrement autoritaire que d’arrêter les primes des fonctionnaires des DDA.
Il serait moins difficile d’abroger ces textes que d’arrêter la destruction de
chemins de randonnées, que d’empêcher les abattages systématiques d’arbres dès
qu’il y a un risque de remembrement.
Rendons lui justice, elle dérapa souvent en tant
que ministre de l’Environnement mais Roselyne Bachelot-Narquin, députée du
Maine et Loire a déposé une proposition de loi, enregistrée le 30 janvier 2001
(n°2884), visant à la suppression des dispositions législatives relatives au
remembrement. Mais de la proposition à la à l’application ??? … triste destin pour une loi … enterrée.
En savoir
plus : http://www.sosremembrement.com
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Lors
de la séance du Conseil supérieur d’orientation et de coordination de
l’économie agricole et alimentaire (CSO), ce mardi 28 juin 2005, le Ministre de l’agriculture a
signalé qu’il ne souhaitait pas mettre en œuvre l’article 69 de la réforme de
la PAC, qui permet de soutenir les agricultures respectueuses de
l’environnement et de la qualité.
Cet article 69, issu de la réforme de la PAC de 2003 (règlement CE
n°1782/2003), permet aux Etats membres qui le souhaitent d’attribuer un «
paiement supplémentaire » à des « types particuliers d'agriculture qui sont
importants pour la protection ou l'amélioration de l'environnement ou pour
l'amélioration de la qualité », à partir du premier pilier de la PAC (jusqu’à
10% de l’enveloppe des paiements uniques). La France doit communiquer son
intention d’appliquer ou non l’article 69 au plus tard le 1er août
2005. Plusieurs Etats ont déjà annoncé leur intention de l’utiliser (Italie,
Suède, Portugal, Ecosse, Finlande). Avantage : pas de contrepartie
financière nationale, il permettrait de soutenir les agricultures « vertueuses
», notamment de :
- rémunérer les producteurs biologiques, au-delà de la période de conversion.
-
éviter les distorsions de concurrence en défaveur des producteurs
français.
-
accorder un soutien spécifique aux races et variétés menacées de disparition.
-
financer les contrats Natura 2000 en zones agricoles.
Dans le
contexte actuel de remise en question du budget européen, ne pas promouvoir
l’utilisation la plus pertinente possible des financements de la PAC est
irresponsable. Il serait grave que le Ministère de l’agriculture persiste dans
son refus de mettre en œuvre l’article 69 ; des moyens financiers non négligeables
pourraient être alloués pour corriger les insuffisances environnementales de la
réforme de la PAC en France, et encourager des agriculteurs qui s’engagent pour
répondre aux enjeux clés du développement durable, que sont l’environnement et
la qualité.
La PAC consomme en moyenne la moitié du budget de l'UE, deuxième
puissance du monde, après les Etats Unis. Elle a une importance fondamentale,
en particulier pour la France, premier pays agroalimentaire européen. Dans ce
contexte de libéralisation des marchés et de mondialisation, la PAC tente de
s'adapter pour ne pas disparaître sous la pression des anglais.
Longtemps cogérée par les Organisations professionnelles majoritaires
(FNSEA) et les pouvoirs publics, la PAC passe progressivement dans le débat
public. Il faut que ce débat intègre tous les acteurs sociaux et associatifs
concernés. car les impacts de la politique agricole touchent chacun d'entre
nous : pollutions des eaux et surexploitation des nappes phréatiques,
destruction d'espaces naturels, uniformisation des paysages, désertification,
sécurité alimentaire non assurée, chômage, atteintes à la biodiversité,
manipulations génétiques aux conséquences imprévisibles...
Créée en 1962, elle a pour objectifs d'augmenter la productivité pour
assurer la sécurité alimentaire de l'Europe, d'organiser la commercialisation
des produits, d'assurer le niveau de vie des paysans et des prix raisonnables
aux consommateurs. Deux principes et un instrument :
Grâce à ce système, l'Europe devient rapidement auto-suffisante, puis
excédentaire en céréales, lait, viande... et le revenu des agriculteurs augmente.
Les réformes de la PAC
Telle qu'elle est conçue à l'origine, la PAC soutient les prix plutôt que
les paysans, les incitant à intensifier leur
production pour maintenir ou accroître leur revenu. Conséquences : des
excédents coûteux, la disparition des petits producteurs ,
la désertification rurale, des inégalités de revenus, des atteintes à la santé et
à l'environnement. En raison de ces dysfonctionnements, la PAC est entrée en
réforme permanente (quotas laitiers, gel des terre, baisse des prix, aides
directes...). La Commission européenne veut poursuivre la baisse des prix
agricoles pour les aligner au niveau du marché mondial, en compensation par une
augmentation des aides directes aux agriculteurs. On se dirige vers une
agriculture duale, avec des zones intensives et des "réserves"
pouvant bénéficier d'aides à l'environnement.
Une
autre voie est possible : Le budget agricole européen peut être un
moyen efficace pour orienter l'agriculture vers des modes de production qui,
tout en restant rentables et novateurs, préservent l'environnement, les emplois
et la qualité de la nourriture. Ainsi, les aides doivent être modulées en
fonction de la taille des exploitations agricoles, du nombre de personnes
employées, et du type de production. Elles devraient globalement être
conditionnées au respect de l'environnement, de la qualité des produits,
prenant ainsi en compte toutes les fonctions sociales des paysans. Quatre
mesures seront indispensables : |
1. Le principe de l'écoconditionnalité
environnementale
Actuellement en France comme dans le cadre de la PAC, les mesures
agri-environnementales constituent une politique marginale à côté d'une
agriculture productiviste essentiellement axée sur la conquête des marchés. Il
faut placer les mesures en faveur de l'environnement et d'une agriculture
durable, au centre des dispositifs d'aides.
Nous demandons donc que la France s'engage clairement sur le principe de
l'écoconditionnalité :
L'eau, c'est la vie : près de la moitié de notre ressource en eau est
menacée par la pollution azotée due aux engrais et aux élevages intensifs.
Ainsi, la Bretagne concentre 56% de la production de porcs, 47% des poulets et
la moitié du lait français. Les interdictions de la consommation d'eau du
robinet pour cause de nitrates et de pesticides augmentent.
2. Un soutien réel à l'agriculture
biologique
L'agriculture biologique ne doit pas être reléguée parmi les mesures
agri-environnementales marginales. Il faut qu'elle soit inclue dans la PAC et
dans les aides accordées par la France. A ce titre l'agriculture biologique
doit être reconnue et favorisée par la politique de soutien aux revenus des
agriculteurs. Des revenus mieux assurés pour les paysans assumant un label
"biologique" permettant de développer la production bio, dont les
rendements sont moins élevés mais qui produit des aliments sains sans utiliser
d'intrants chimiques, en préservant la biodiversité et en entretenant les sols.
Actuellement, dans certains pays d'Europe, plus de 10% des surfaces sont
cultivées en agriculture biologique. Très en retard, avec moins de 1% des
surfaces en bio, la France se trouve obligée d'importer massivement des
produits biologiques car la demande des consommateurs augmente...
3. La suppression des primes à
l'irrigation et au maïs-ensilage
La culture intensive du maïs destinée à nourrir le bétail a de nombreux
impacts négatifs : pollution par les engrais, pesticides et herbicides,
gaspillage de l'eau par l'irrigation, destruction des paysages et des milieux
naturels, gaspillage des aides, au détriment des prairies qui permettent un
élevage respectant les écosystèmes et les animaux. De plus, le maïs étant
pauvre en protéines, il faut compléter l'alimentation des animaux en soja, d'où
une forte dépendance vis-à-vis des importations de soja américain. Nous
demandons la suppression des primes favorisant la culture intensive du maïs.
Pour nourrir le bétail : mise en valeur des prairies ou maïs intensif ?
Le maïs-ensilage (culture intensive et polluante pour fabriquer du concentré de
fourrage) bénéficie d'une prime de 300 à 450 Euros/ha. par
contre les primes pour encourager la pâture des bovins en prairies, qui permet
de nourrir les bovins de façon saine, ne dépassent pas 45 Euros/ha avec des
conditions d'obtention contraignantes !
4. La création d'un observatoire du
financement public de l'agriculture
Nous demandons au gouvernement français de mettre en place un
observatoire indépendant. Il aura pour mission de faire connaître au public le
montant des financements publics alloués par types de production et par taille
d'exploitation agricole, la part affectée à la préservation de l'environnement
et les résultats obtenus.
Quelques chiffres : 4.500 céréaliers français touchent plus de 120.000
Euros d'aides publiques chacun ! Une exploitation agricole de Haute-Savoie
reçoit en moyenne 3.000 Euros d'aides publiques par an tandis qu'une
exploitation de plaine en reçoit le triple.
La politique agricole nous concerne tous parce
que :
L'agriculture aménage les
territoires
Jusqu'à
maintenant, les aides étaient réparties en fonction du rendement régional et de
la surface. plus le rendement est élevé et le surface
est grande, plus l'aide est importante. Cela favorise l'agrandissement des
exploitations de plusieurs d'hectares et fait disparaître les petits
agriculteurs, qui jouent pourtant un rôle majeur dans la préservation des
territoires et de la bio-diversité. 300.000 exploitations agricoles ont disparu
entre 1989 et 1995 !
L'alimentation doit être
au service de la santé !
L'agriculture
est à la base de notre alimentation quotidienne. Quels seront les effets à long
terme, sur la santé et l'environnement, des viandes aux hormones et aux
antibiotiques, des fruits et légumes industriels, des OGM ? Les enquêtes
montrent qu'une partie croissante de la population est prête à payer plus cher
des produits cultivés sans engrais et pesticides chimiques.
Nos impôts pour quels
emplois ?
La
PAC mobilise plus de 40 milliards d’Euros. 80% des aides vont à 20% des
exploitations agricoles les plus grandes. Le revenu agricole moyen augmente, le
nombre de paysans diminue. Chaque année l'agriculture perd 5% de ses actifs,
soit 60.000 emplois. Près de la moitié des paysans ont un revenu inférieur au
SMIC. 20.000 sont RMIstes. Le contribuable est-il d'accord pour que la
politique qu'il finance ne favorise qu'une minorité ?
Pour un développement
durable et une solidarité internationale
Les
envois réguliers de surplus agricoles européens à prix bradés concurrencent les
producteurs des pays en développement, qui, eux, ne bénéficient, généralement
d'aucune subvention. Dans le monde, 800 millions de personnes souffrent encore
de la faim. Et ce n'est pas un marché mondial libéralisé qui y remédie. Il faut
laisser aux paysanneries du Sud les moyens de développer leur propre
autosuffisance alimentaire, en particulier par des mesures de protection des
marchés régionaux.
Agir
Pour l’Environnement - Familles Laïques - LPO - Amis de la Terre - Nature et Progrès - MNCP - UNAF - Alliance Paysans-Ecologistes-Consommateurs -
Bio-Cop …
La
réforme de la PAC, devant entrer en vigueur le 1er janvier 2005,
oblige les exploitants à modifier leurs pratiques, afin de réduire la pollution
des sols et de l'eau. Beaucoup d'entre eux ne seront pas en mesure de respecter
ces échéances. Ils s'exposent à des sanctions financières.
Au
1er janvier 2005, entrée en vigueur de l'une des dispositions phares
de la réforme de la politique agricole commune (PAC), adoptée en juin 2003 à
Luxembourg. Il s'agit de la "conditionnalité" des aides venues de
Bruxelles ( soit près de 10 milliards d'euros par an
pour la France). En clair, les paysans seront pénalisés financièrement s'ils ne
respectent pas certaines règles : préservation de l'environnement, traçabilité
des animaux, etc.…
Les
paysans devront se plier à 19 directives européennes, ainsi qu'à une série de
"bonnes conditions agricoles et environnementales (BCAE)" définies
par Bruxelles. Le calendrier est échelonné. Au 1er janvier 2005, un
premier train de mesures sera appliqué.
A
quelques mois de cette échéance, la France est-elle prête ? Suite à la demande
d'un report, refusé par l'Europe, une marche forcée a commencé. Mais plusieurs
dispositions ne seront pas respectées, en particulier certaines directives qui
devraient pourtant être appliquées bien sûr depuis longtemps. L'arrivée de la
conditionnalité illustre le retard français, déjà condamné par la Commission
européenne.
La
directive nitrates, n'est appliquée que très partiellement, bien que remontant
à … 1994. Son objectif : limiter la quantité d'azote épandu sur les sols,
objectif : 50 milligrammes par litre d'eau brute. L'azote, issu d'une part
des excréments d'animaux (très concentrés dans les zones d'élevage hors sol
comme la Bretagne) et d'autre part des engrais chimiques, atteint les cours
d'eau par lessivage.
Les
agriculteurs situés en "zone vulnérable" ne doivent pas épandre plus
de
Les
directives habitats et oiseaux (Natura 2000), visant à sanctuariser des
"zones de protection spéciales" pour les espèces végétales et
animales, inquiètent encore plus l'administration. Sous la pression du lobby
CPNT, ces directives n'ont été appliquées en France que sur la base du
volontariat, et pour une partie du territoire, tout reste à faire.
Certaines
directives sont déjà mises en œuvre, comme l'identification et l'enregistrement
des animaux, la protection des eaux souterraines, l'utilisation des boues
d'épuration, etc.
Reste
à faire appliquer : les "bonnes conditions agricoles et
environnementales" visant à prévenir l'érosion des sols, à maintenir leur
taux de matière organique et leur structure. Concrètement, les agriculteurs
vont devoir modifier certaines pratiques. Pour la première fois, en 2005, des
centaines de milliers de kilomètres de bandes enherbées seront mises en place
le long des cours d'eau, ce qui relève du simple bon sens. Leur efficacité est
reconnue : elles préviennent l'érosion et piègent nitrates et pesticides. Cette
mesure devrait déboucher sur des améliorations concrètes de la qualité de
l'eau.
Autre
changement important : les agriculteurs devront respecter une relative
diversité dans la rotation des cultures, afin de limiter les traitements par
les pesticides. La portée de la mesure a été amoindrie : la profession a tout
fait pour limiter la contrainte. Ainsi, la monoculture, considérée comme une "aberration
agronomique" par les écologistes et certains agriculteurs, pourra
continuer, si un couvert végétal hivernal est mis en place pour limiter
l'érosion.
Les
agriculteurs craignent de voir la France "faire du zèle" dans
l'application de la conditionnalité. L'administration s'est lancée dans un
travail considérable : la mise au point de grilles de contrôle simples,
pédagogiques, compréhensibles par l'agriculteur. Elles devront être peu
discutables, afin de limiter les recours, qui pourraient submerger les
tribunaux administratifs.
Bruxelles
évaluera si les contrôles effectués par la France satisfont ses exigences.
Sinon, l'Etat [ le contribuable ] risquera, lui aussi,
des pénalités financières, qui sans aucun doute auront déjà été aussi
répercutées au consommateur. Si les agriculteurs ne se conforment pas aux
indispensables directives, on paiera deux fois.
Un calendrier étalé
jusqu'en 2007
Au 1er janvier 2005 : la conditionnalité des
aides entre en vigueur (directives relatives à l'environnement, à
l'identification des animaux ; application des bonnes pratiques agricoles et
environnementales, obligation de maintenir la surface nationale de prairies
permanentes). Simulation du nouveau système de versement des aides.
2006 : Réforme complètement mise en place. 2ème
phase d'application de la conditionnalité (directives sur les produits
phytosanitaires, notification des maladies). Réforme des aides directes.
2007 : troisième phase de conditionnalité (directives
relatives au bien-être des animaux). La modulation sera instaurée
progressivement. A noter que l’Autriche l’applique dès maintenant.
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Dans
le cadre de l'instruction judiciaire menée par le juge de Saint-Gaudens, deux
nouveaux rapports d'experts : l'un met en avant la toxicité du Gaucho
[imidaclopride], l'autre dénonce la manipulation du dossier par les
industriels, intéressant n’est ce pas.
Le
13 mai 2004, la suspension du Gaucho sur tournesol, décidée en 1999 et en 2001,
pourrait être confirmée, étendue au maïs, voire interdite. Depuis 1997, les deux
insecticides Régent [fipronil] et Gaucho sont accusés par des apiculteurs de
décimer les abeilles. Le sort des deux insecticides est entre les mains de
l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Réponse prévue : pas
avant un ou deux ans, bref, le temps de crever….
Mais
en tout état de cause, le deux salopards Gaucho et le
Régent ne peuvent expliquer à eux seuls l'affaiblissement des colonies
d'abeilles, constaté également dans des pays qui ne les utilisent pas. Une
certitude : en quarante ans, l'environnement de cet insecte social domestiqué a
été considérablement bouleversé par les transformations de l’agriculture
extensive en europe.
100 milliards de grammes, et quelques
gr suffisent pour tuer.
Il
n'y a pas que le Gaucho ou le Régent. La consommation de pesticides en France
représente environ 110.000 tonnes par an, dont 100.000 tonnes utilisées en
agriculture (UIPP-syndicat des produits phytosanitaires). La France vient juste
après les US et le Japon, avant les autres Européens [autant que l'Allemagne,
l'Italie et la Grande-Bretagne réunies].
En France,
les règles d'application des phytosanitaires ne sont pas toujours respectées,
ce n'est un secret pour personne. Les industriels, les pouvoirs publics et les
instances agricoles (FNSEA entre autre, dont l’ancien patron F.Guillaume fait
partie des ministres condamnables pour hérésie pronucléaire lors du passage du
nuage de Tchernobyl) se sont longtemps montrés négligents. Les bonnes pratiques
laissées à la discrétion de chaque agriculteur et il y a des irresponsables
dans le métier.
La
contamination diffuse de l'environnement est contrôlée depuis peu, notamment à
partir de l'analyse de l'eau des rivières. Par contre on ne connaît rien de
l'impact des phytosanitaires sur les invertébrés sauvages, pas de recherche
d'envergure sur la biodiversité des insectes en France, il n'y a presque plus
de hannetons et de moins en moins de bousiers et de papillons, mais cela
inquiète peu nos braves responsables politiques plus prompt à protéger les
chasseurs.
En
plaine, l'agriculture a complètement modifié le paysage. En à peine un
demi-siècle, les modifications ont été complètes pour la faune et la flore.
Changement total de la densité florale, destruction des haies, remembrement
féroce, puis des cultures industrielles de colza et de tournesol dans les
années 80 ont complètement bouleversé la biodiversité. Les pollutions
chimiques, les changements climatiques et les pathologies virales véhiculées
par le varroa venu de l’Est sont venus se surajouter à l'agriculture intensive.
Les
populations d’abeilles se sont modifiée bien souvent
artificiellement, et ce n’est pas exclusif à l’Europe. L'abeille Buckfast,
commence timidement à faire son chemin en France. Elle marque une rupture
radicale avec l'apiculture traditionnelle et avec certaines pratiques actuelles
qui consistent à introduire des races du monde entier de manière empirique et
hasardeuse (voir les abeilles tueuses aux Amériques). La mondialisation de
l'apiculture a conduit à la quasi-disparition des petites abeilles noires
françaises, jugées peu productives et trop agressives. Mais les échanges tous
azimuts ont aussi favorisé l'extension de nouvelles pathologies et de parasites
sur l'ensemble de la planète.
Certaines
plantes, à certains endroits en fonction du climat peuvent donner des résultats
différents mais c’est avant tout l'éradication de toute biodiversité en plaine
qui peut expliquer en partie les problèmes rencontrés. Les abeilles peuvent
tout simplement mourir de soif et de faim dans les champs de tournesol. En été,
une colonie peut «boire» jusqu'à six litres d'eau par jour pour réguler la
température de la ruche par ventilation, diluer le miel pour le couvain et pour
la consommation individuelle. Contrairement aux butineuses, les abeilles chargées
de chercher de l'eau absorbent peu de miel avant leur départ. Elles disposent
donc de peu d'énergie et doivent trouver de l'eau sous peine de ne pas revenir.
Les pratiques culturales (tournesol notamment) influent beaucoup sur le cycle
biologique des colonies d’abeilles mettant en danger sa pérennité.
Décidément,
il est plus que temps de sortir de l’industrialisation agricole outrancière
pour en revenir à une agriculture respectueuse des sols, de l’écosystème, de la
biodiversité … enfin de nous même.
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Créé le 07/12/2003 mise à jour 06/02/2011