Le nucléaire une énergie propre ?
Si on écoute les
spécialistes officiels le nucléaire serait une énergie propre, elle ne
rejetterait pas de CO2, la belle affaire. C’est aller peut être un peu vite en
besogne : le nucléaire est sale, ses combustibles, ses déchets et leurs
transports sont dangereux, sa filière est énergétivore : deux réacteurs
pour enrichir le combustible, un pour le retraitement, le stockage des déchets,
… et on oubliera la construction-deconstruction, son besoin en frigories l’été
devient, et deviendra plus encore très problématique. L’industrie nucléaire est
également risquée souvenons nous des accidents de Kitchym en URSS, Harrisburg
aux USA puis Tchernobyl en URSS, en passant par Windscale en Grande Bretagne et
tous les autres incidents de par le monde. Les déchets issus des mines ne sont
pas traités correctement, on ne sait pas exactement quoi faire ses déchets
finaux, on a une vague idée du coût du démantèlement des installations et du
financement, c’est une industrie non assurable mais privatisable : les
profits pour les spéculateurs, les déficits au compte du consommateur
contribuable. On ne parlera pas non plus de la prolifération de la bombe qui
lui est associée, jamais un secteur industriel n’a été aussi lié dès le départ
à sa face militaire et au secret, l’OMS n’a même pas le droit de regard sur
cette industrie sans en référer à l’AIEA toute puissante. Alors énergie propre
et peu coûteuse … permettez qu’on en doute !
Nucléaire : EPR, retour
vers l’enfer.
Signez la Pétition : 1.000.000 d’européens demandent la sortie du nucléaire Avec 3 milliards
d’€ ... 2 fois plus d’énergie 15 fois plus d’emplois |
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Le nucléaire a la
réputation d’être peu coûteux avec 32 € du MW/h. Mais c’est oublier de prendre
en compte ses coûts cachés, qui sont payés par tous les Français, même s’ils ne
figurent pas sur la facture d’électricité.
Le programme nucléaire français est le
principal bénéficiaire des fonds civils du CEA, puisqu’il monopolise plus de 90
% de ces budgets de recherche soit 308 sur les 405 milliards de francs de
subventions publiques cumulée pour la période 1946-1992 (1)., contre 1 % à 2 %
pour les énergies renouvelables (2).
Le coût du démantèlement a toujours été
sous-évalué par les producteurs d’électricité.
Le coût total de la gestion des déchets reste
inconnu. Cela signifie que demain, nous et nos descendants continuerons à payer
pour les conséquences de ces kWh nucléaires déjà consommés.
La facture d’un éventuel accident ou incident
serait à la charge exclusive de la société civile, pas d’assurance (risque
exclu), engagement EDF déjà négligeable avant privatisation, et c’est bien connu,
les actionnaires ne passent à la caisse que pour les profits.
Vive le marché,
pour une fois écoutons ce qu’ont à dire les économistes libéraux : d’après
Amory Lovins, fondateur du Rocky Mountain Institute (3), un organisme américain
de recherche et de conseil en énergie, estime que le coût prohibitif du
nucléaire justifie à lui seul qu’on se passe de cette énergie : "
L’énergie nucléaire s’est révélée beaucoup plus coûteuse que prévue ; bien plus
coûteuse en réalité que tous les autres modes de production d’électricité. Les
gouvernements feraient mieux de respecter la loi du marché au lieu d’avantager
cette technologie aux frais du contribuable. " Selon lui, G.Bush
n’obtiendra pas le soutien des financiers pour relancer le nucléaire aux États-Unis,
dans la mesure où cette industrie a déjà prouvé qu’elle n’était pas rentable.
(1) " CEA,
un demi-siècle de pouvoir nucléaire ", Bruno Barrillot, Damoclès, CDRPC,
Lyon.
(2) OCDE / Ademe, Energy policy in country.
(3) RMI : http://www.rmi.org/
L'arrêt, au cours de
l'été 2003, de la "production commerciale" de l'ATPu de Cadarache
marque l'aboutissement du chantage de l'exploitant, qui a obtenu, le 3
septembre 2003, ce qu'il exigeait : l'autorisation nécessaire au
"transfert" de capacité de l'ATPu vers l'usine Melox de Marcoule.
Mais la stratégie de fait accompli de COGEMA à l'ATPu se poursuit : la
compagnie a signé le 12 août 2003, sans feu vert du gouvernement et sans même
avoir consulté l'autorité de sûreté, un contrat pour fabriquer, à Cadarache,
des assemblages de combustible à base de plutonium militaire américain. Il
restera aux autorités à expliquer comment cette opération inédite peut se
justifier dans une installation à la sûreté défaillante. Toutefois, le
gouvernement pourra couper court à la polémique : par un arrêté, publié le 9
août 2003, il vient d'étendre la protection du "secret défense" à
l'ensemble des activités de l'industrie nucléaire. C’est simple, on met en
danger le peuple français, mais on n’a plus le droit de le dénoncer. Lire l'article de Wise-Paris
Cadarache va
accueillir «ITER», le réacteur de fusion prototype, coût d’investissement
«envisagé» 10 milliards d’€. Ils se sont bien battus
pour mettre leur réacteur sur une faille tectonique.
|
Les députés Birraux (UMP) et Bataille (PS) ont publié, en plein débat national sur les énergies, un rapport au nom de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) sur la durée de vie des centrales nucléaires et les nouveaux types de réacteurs. Ce rapport de plus de 200 pages, qui n’aurait du être que scientifique et technique, a pris un mauvais tour politique puisque les deux députés ont saisi l’occasion de sa publication pour se faire les porte-parole du lobby nucléaire : ils ont réclamé au gouvernement un lancement très rapide de la construction d’un réacteur EPR. |
L’ancien ministre de l’industrie Christian Pierret (autre adorateur de l’industrie de l’atome) avait agi de la sorte en son temps avec Jospin.
On ne peut qu’être étonné d’un tel
discours, alors même que Birraux et Bataille estiment possible l’allongement de
la durée de vie des centrales actuelles, ce qui rend d’autant moins urgent la
construction de nouveaux réacteurs. Si l’on ajoute que la France exporte une
bonne part de son électricité nucléaire (sept tranches réservées à l’export),
on en arrive rapidement à la conclusion que l’EPR ne se justifie pas au plan
énergétique. Ceux qui le défendent n’agissent donc qu’au nom d’intérêts
industriels (ceux notamment du groupe nucléaire AREVA) et d’accords de
libéralisation passés dans le cadre de Power-next, marché spéculatif de
l’énergie.
Le nucléaire ne connaît pas les clivages politiques, la pieuvre du lobby s’est installée partout. Déjà camouflé par vocation le voilà maintenant bien abrité derrière son « secret défense ». On ne peut que regretter ce type de comportement nuisible et anti-démocratique, alors que le débat actuel sur l’énergie mériterait un minimum de sérénité, d’indépendance et de rigueur.
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Comment le gouvernement pourra t-il relancer le programme électronucléaire français contre l’avis d’une majorité de l’opinion publique ? Les chiffres du dernier sondage de janvier 2002 (1) commandé par l’Observatoire de l’Energie dépendant du Ministère de l’Industrie sont sans ambiguïté : 43,9 % des personnes interrogées trouvent plus d’inconvénients que d’avantages au choix du nucléaire (contre 42,3 % de partisans du nucléaire). Depuis 2000, les opposants sont passés de 35 % à près de 44 % !
51% souhaitent un effort en faveur des énergies
renouvelables, 15,4% en faveur des énergies nouvelles telles que l’hydrogène,
les piles à combustible et la cogénération contre … seulement 10,2% qui
souhaitent un effort en faveur du nucléaire.
En mars 2002, J.Chirac, candidat à l’élection présidentielle, précisait : Le débat sur le renouvellement du parc de centrales nucléaires devra avoir lieu. Les stricts besoins de production n’entraînent pas la nécessité de décision immédiate. Cependant, la France doit prendre une décision à relativement court terme concernant la réalisation d’une tête de série du réacteur franco-allemand EPR, en tenant compte des délais nécessaires à son rodage. En juillet, cette dernière information a été confirmée par le Ministre de l’Industrie (2) qui a déclaré : Une décision positive en ce qui concerne l’EPR est très probable prochainement. Début juillet 2002, le premier ministre précisait : Un grand débat public sera ouvert et suivi d’un projet de loi d’orientation qui consacrera […] une place reconnue pour l’énergie nucléaire. Noyée dans le discours de politique générale, cette incroyable phrase est hélas authentique : le résultat du débat (qui est annoncé pour 2003) est connu avant même son lancement !
(1) Sondage effectué en janvier 2002 par le CREDOC (Centre
de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) auprès d’un
échantillon représentatif de 2.000 personnes : lire en pages 24-25.
(2) Audition de Francis Mer à l’Assemblée nationale le 17 juillet 2002.
2007
va-t-on nous ressortir la même mascarade … probablement !!!
NEW YORK (Nations Unies), 28 février 1997 (Agence France
Presse).
L’énergie nucléaire ne constitue pas une source d’énergie appropriée pour
l’avenir, estime un rapport de l’ONU rendu public fin février 1997, qui prône
le développement d’autres solutions respectueuses de l’environnement. Ce rapport du Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD) a été publié avant la réunion destinée à dresser
un état des lieux du sommet mondial de la Terre de Rio, qui s’est tenue en juin
1997 à New York.
Selon cette étude, l’énergie nucléaire ne devrait servir à produire l’électricité jusqu’alors produite par des combustibles fossiles qu’uniquement si des réponses étaient apportées aux questions telles que la prolifération nucléaire, le transport des déchets radioactifs ou la sécurité au niveau des réacteurs.
«L’énergie nucléaire pose des défis en matière de sécurité à cause du lien entre l’énergie nucléaire et les armes nucléaires», estime encore le rapport, intitulé «L’énergie après Rio : perspectives et défis».
L’énergie nucléaire représente jusqu’à présent environ 5 % de l’énergie mondiale et quelque 15 % de son électricité, mais certains pays industrialisés comme la France en dépendent beaucoup plus fortement. «Si à long terme l’énergie nucléaire vient à produire une proportion encore plus importante de l’énergie mondiale, la protection de matériaux utilisables dans la production d’armes deviendra encore plus décourageante», poursuit le rapport.
Toujours selon ce document, la nécessité de s’assurer que les matériaux nucléaires ne sont pas consacrés à la production d’armes coûte «considérablement plus cher que développer une énergie renouvelable». L’expérience montre que cela peut même coûter une guerre (une guerre locale telle la 2ème d’Irak … c’est 8 à 10 milliards de dollars par an).
Les combustibles fossiles, qui fournissent actuellement 76 % de l’énergie primaire mondiale, ont en outre de lourdes conséquences écologiques : pollution atmosphérique, notamment pluies acides. La dépendance des pays en développement à leur égard grève aussi leur dette extérieure.
Selon le rapport, les avancées technologiques devraient permettre aux pays en développement de réaliser des économies d’énergie allant jusqu’à 70 % ou plus à long terme, en réduisant la consommation de ces combustibles fossiles traditionnels.
D’autres sources telles que l’énergie solaire ou éolienne devraient également constituer des solutions de remplacement viables, estime le rapport. Dix ans plus tard … on en est où ?
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PROJET EDF : Problématique de l'engagement d'un
nouveau réacteur, d’après un document EDF
Le projet European
Pressurized Reactor a été lancé conjointement par EDF et les compagnies
d'électricité allemandes au début des années 1990 en reprenant une initiative
de Framatome et Siemens des années 80
pour la conception d'un modèle de réacteur nouveau pour l'export et pour les
marchés intérieurs français et allemand. Ce projet est un des facteurs qui ont
contribué à la constitution du groupe franco-allemand Framatome ANP suite au
rapprochement de Framatome et de Siemens KWU. Des sommes investies pour un
montant important (1.400 millions de francs, hors participation en nature des
électriciens). A l'horizon mi-2003, l'achèvement du rapport préliminaire de
sûreté marquera la toute fin des études de conception détaillées, le 11 sept
2001 ne changera rien quant à la conception qu’a EDF de la sécurité. Aller
au-delà signifie s'engager d'abord dans les études de réalisation, puis très
vite dans la fabrication des équipements. L'intérêt voire la viabilité de cette
démarche pour EDF et ses partenaires allemands, ne seraient pleinement confirmés
que si une décision d'engagement d'un réacteur démonstrateur EPR était prise.
C’est la démonstration qu’EDF s’est engagée sans tenir compte de la volonté des
français d’avoir un quelconque embryon de débat sur l’énergie, mettant les
politiques UMP et PS devant le fait accompli.
L'objet du document de lobbying d’EDF est de montrer que la mise en sommeil du
projet EPR conduiraient d'une part à un affaiblissement de la capacité d'EDF à
exploiter les réacteurs existants dans la durée pendant 40, voire 60 ans, et
d'autre part à fragiliser la possibilité de renouveler, même partiellement, le
parc de production nucléaire par de nouveaux réacteurs. On pourrait objecter
que la fragilisation est de toute façon inéluctable vu les plans de mise en
retraite des agents, le recours acharné à la sous-traitance et la recherche de
profit maximum.
Exploiter les réacteurs
existants dans la durée :
Le parc nucléaire de production EDF constitue un investissement financier
considérable (réalisé par le consommateur contribuable). Standardisé avec
seulement trois types de réacteurs (dixit EDF), jeune avec une moyenne d'âge
tournant autour de 15 ans, il est exploité avec un niveau de sûreté et de
performance financière de tout premier plan. La compétitivité du kWh produit ne
se dément pas, y compris depuis l'ouverture du marché européen avec la
directive du 12 février 2000 comme en témoigne le volume des exportations EDF
vers d'autres pays européens (dumping car surproduction de 10 tranches et
que l’énergie ne se stocke pas, elle est vendue au coût marginal).
Outre les avantages d'une construction standardisée qui a permis d'optimiser
l'investissement initial, la performance globale repose aujourd'hui sur la
qualité de l'exploitation, la compétence des équipes de production et d'ingénierie
d'appui d'EDF et sur le savoir, faire du tissu industriel qui s'est constitué
avec la mise sur pied du programme nucléaire français.
Le programme EPR, parce qu'il permet de mobiliser l'ensemble de ces compétences
sur un objectif d'amélioration supplémentaire des performances pour un nouveau
réacteur, contribue largement à la poursuite de l'exploitation des réacteurs
existants sur la durée.
a) EPR et les compétences des exploitants du parc EDF
Si le programme EPR venait à être mis en sommeil
au-delà de la phase actuelle 2001-2003, deux types de conséquences qualitatives
et quantitatives pourraient en découler sur les compétences des exploitants
EDF.
En termes quantitatifs, par rapport à la situation
prévisionnelle de fin 2001, la moitié de la population de la Division
Production Nucléaire d'EDF sera partie en retraite en 2014, soit peu après la
date de mise en service d'un premier EPR calé sur un premier béton à mi-2006 .
Ces départs sont particulièrement massifs à partir de 2007.
Durant cette période, même si on peut imaginer que les effectifs ne seront que
partiellement renouvelés dans le domaine de la maintenance ou du tertiaire en
particulier, c'est un nombre considérable d'embauches d'exploitants auquel il
faudra procéder . En effet, une anticipation significative est nécessaire pour
faire face aux formations complémentaires lourdes, pour les agents de conduite
par exemple.
Un abandon de l'EPR, qui serait vécu comme un moratoire de fait, ne devrait pas
conduire à une accélération de ces départs par fuite des cerveaux (les agents
du parc EDF se sentent bien dans leur peau …
selon la direction), mais devrait en revanche rendre plus difficiles des
recrutements de qualité. En effet, le gréement initial du parc nucléaire,
également très rapide, s'est effectué à la fin des années 70 et au début des
années 80 dans un contexte de consensus national autour du nucléaire, suite aux
chocs pétroliers, où son image était celle d'une industrie "high
tech" promise à un brillant avenir et donc susceptible d'attirer de nombreux
talents. A cela s'ajoutait l'attractivité naturelle d'EDF (notamment sécurité
de l'emploi dans une période de chômage croissant). L'abandon de l'EPR
renforcerait le renversement de l'image de l'énergie nucléaire (une énergie du
passé promise au déclin, … c’est bien de l’avouer). Comme on le constate
aujourd'hui en Allemagne et aux Etats-Unis, les filières universitaires qui
forment ces futurs exploitants pourraient se tarir faute de candidats motivés
en nombre suffisant.
En termes qualitatifs, la mise en service de nouvelles tranches et de nouveaux
paliers a été depuis l'origine un puissant moteur d'acquisition et de
développement des compétences pour le personnel exploitant. (…)
Cet enrichissement des compétences a bénéficié en premier lieu aux personnes
qui ont vécu ces périodes d'essais, mais il a diffusé ensuite sur l'ensemble du
parc de deux façons.
D'abord par la mobilité individuelle (en particulier des cadres) vers d'autres
sites plus anciens où le savoir a pu être transmis à des agents n'ayant pas
connu de période de démarrage. Ensuite par le dispositif de retour d'expérience
qui permet de bénéficier, dans toute la mesure du possible, à l'ensemble du
parc des enseignements tirés du démarrage des nouveaux paliers. Il s'agit en
l'occurrence davantage de compétences collectives qui se traduisent dans les
méthodes d'exploitation. Un exemple récent est le problème de la fatigue
thermique mis en évidence au démarrage du palier N4, qui a conduit à faire
évoluer le mode d'exploitation du RRA sur l'ensemble du parc. En cas de
lancement d'un EPR en 2003, le gréement en personnel d'exploitation de la
tranche interviendra au plus fort de la période du renouvellement des
compétences du parc et, malgré un creux de 10 ans, permettrait même à petite
échelle de réamorcer ce processus vertueux d'enrichissement des compétences à
travers le démarrage d'un nouveau palier. A l'inverse, l'abandon de l'EPR
signifie qu'au début des années 2010, la très grande majorité des exploitants
nucléaires d'EDF n'aura pas connu cette expérience et peut donc faire craindre
un déficit de compétences préjudiciable aux performances du parc.
b)
EPR,
moteur de développement technique pour le parc nucléaire existant
La cahier des charges initial du projet EPR est
particulièrement ambitieux tant sur les volets sûreté (chut, c’est secret …)
que coût d'investissement et coût d'exploitation (chut, c’est d’une
transparence …). En termes d'optimisation des coûts d'exploitation, l'EPR vise
essentiellement à diminuer la durée des arrêts pour accroître la disponibilité
des tranches jusqu'à 91 %. (…)
c)
EPR, source de dynamisme et de pérennité
pour les industriels européens du nucléaire
Le nucléaire s'est bâti autour de quelques
industriels historiques qui ont su se développer et acquérir les savoir-faire
d'abord pour construire, puis pour participer à la maintenance. Les capacités
industrielles et les compétences cœur qui aujourd'hui existent chez Framatome,
Jeumont-Industrie, Coyne et Bellier, pour n'en citer que trois de tailles très
différentes, sont indispensables à l'exploitation du parc français dans sa
durée ; indispensables ne signifie pas obligatoirement une pérennité du
fournisseur lui-même : il peut s'agir d'une substitution, en tout ou partie,
par un autre industriel qui possède le savoir-faire, mais la compétence doit
exister quelque part, de façon robuste dans la durée, et sans créer de goulet
d'étranglement.
Framatome ANP
(…)
Le lancement d'une première tranche EPR représente une charge totale d'ingénierie
d'environ 1.200 hommes/an entre 2004 et 2012. Il permettrait donc de conserver
le noyau dur d'ingénierie de 570 personnes au moins jusqu'en 2012. (…)
EDF ne peut pas prendre le risque de trop laisser fragiliser le chaudiériste
historique qui a construit les 58 tranches du parc français, sauf à en trouver
un autre disposant du même niveau de savoir-faire et de retour d'expérience des
tranches françaises, ce qui est peu réaliste à court terme. (Sauf
que … la cuve du prototype EPR finlandais est construite au Japon, avec les
problèmes que l’on sait)
L'exemple de l'incident du RRA de Civaux 1 en 1998 a montré qu'une capacité
technique élevée peut être requise brutalement pour faire face à un problème
nouveau (ici la fatigue thermique) survenant après plus de 700 années réacteur
d'exploitation. La réalisation sur les sites peut être éventuellement confiée à
des tuyauteurs "courants", bien que cet exemple ait montré des
problèmes de qualité et de sous capacité industrielle ; l'ingénierie d'un
chaudiériste expérimentée est indispensable pour justifier la solution de
réparation. Il est difficile de parier que sur 40 ou 60 ans, avec des tranches
devenues âgées, des soucis analogues ne peuvent pas se reproduire. (…)
c) Retour d'expérience des USA
La dernière commande de construction d'une centrale aux USA date de 1973. A
partir de cette date, le nucléaire a subi une crise grave, imputable à trois
facteurs principaux :
- une capacité de production trop importante (la croissance de la consommation
d'électricité n'atteignant que 2 à 3 % par an au lieu des 7 % prévus),
- un système réglementaire trop complexe (poids de la NRC et surtout des
procédures judiciaires publiques),
- un mouvement antinucléaire puissant après la guerre du Vietnam. (…)
d) Retour d'expérience
allemand
L'accord conclu entre gouvernement allemand et les producteurs d'électricité le
14 juin 2000 vise à mettre fin "légalement" à la production
d'électricité à partir de l'énergie nucléaire. (…)
Après la signature de cet accord, EDF a interrogé les principales compagnies
allemandes sur leur participation à la poursuite du projet EPR. Le changement
de paysage en Allemagne entre 1999 et 2000 a été très profond : accord du 14
juin 2000 sur la sortie du nucléaire mettant fin à toute construction possible
à court terme d'un nouveau réacteur en Allemagne, entrée dans la concurrence
avec une ouverture totale du marché et une guerre des prix féroce en 2000,
réorganisation et regroupement des anciennes compagnies d'électricité, retrait
facial du groupe Siemens du nucléaire et transfert de ces activités vers le
groupe français Framatome. La décision, printemps 2001, des trois principaux
électriciens allemands (EnBW, E.ON et RWE) de poursuivre leur coopération à
minima jusqu'à mi 2003 avec EDF en supportant 1/3 des dépenses externes n'en
est que plus remarquable. Elle montre la nécessité pour un exploitant nucléaire
de rester "adossé" à de nouveaux projets pour continuer à exploiter
ses réacteurs dans la durée. L'objectif est de maintenir et pour cela de développer
les compétences et de montrer que cette industrie à un avenir. E.ON, EnBW et
RWE ont ainsi détaché quelques exploitants de haut niveau à EDF. Si une tranche
EPR venait à être construite en France, ils ont manifesté leur intérêt pour y
détacher à titre d'exploitant un nombre significatif de l'effectif global de
cette centrale. Les compagnies allemandes se voyant interdire la perspective de
réaliser de nouvelles tranches nucléaires en Allemagne, ils ont ainsi souhaité
conserver un horizon possible en France. (Sans commentaire)
e) Côté constructeurs
Les constructeurs ont subi de plein fouet l'arrêt des investissements
nucléaires dans les années 70. Ils ont pour la plupart recentré leur activité
sur le volet "services nucléaires" en appui aux centrales existantes,
mais aussi lancé de nouveaux concepts de réacteur dont ils ont cherché à
obtenir la licence. Certains de ces projets (ex. ABWR) ont donné lieu à des
réalisations, essentiellement en Asie (Japon, Corée, Taïwan) à travers des
partenariats avec des industriels de ces pays. (…)
Conclusion
(…)
Les succès actuels sur l'exploitation masquent le déficit de compétence qui se
prépare avec les nombreux départs à la retraite à venir dans la décennie et le
déficit de nouveaux diplômés, produits vraisemblablement par une image
"d'absence d'avenir" du secteur pour la génération qui a 20 ans en
l'an 2000. Une relance de nouveaux programmes pourrait permettre de renverser
cette tendance.
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Avec les 3,3
milliards d’€ de l’EPR, on pourrait avoir 2 fois plus d’énergie décentralisée
et 15 fois plus d’emplois. Lire l’article
GROUPE DES VERTS/ALE AU PARLEMENT EUROPEEN – Bruxelles, le 22 Septembre 2004
La
Commission européenne a donné aujourd'hui son feu vert à une aide d'état du
gouvernement britannique - environ 9 milliards d'euros - à l'opérateur nucléaire, British Energy. La
compagnie privée, qui était au bord de la faillite avant cette opération, est
toujours en train de perdre de l'argent parce que ses coûts de production
dépassent le prix du marché. La Commission prétend avoir été obligée d'accepter
ce subside du fait de l'existence du Traité Euratom.
Claude Turmes, eurodéputé Vert luxembourgeois estime que « cette décision est un désastre ». En injectant des milliards sortis de la poche du contribuable, elle va réduire artificiellement les coûts de l'électricité d'origine nucléaire. Elle ignore aussi le principe du pollueur-payeur, une pièce maîtresse tant de la législation européenne que britannique.
Une telle aide marque le début de la fin d'une concurrence déjà peu loyale du marché européen de l'électricité. " Trop gros pour mourir", tel est le signal envoyé par la Commission et le gouvernement britannique aux autres opérateurs nucléaires européens, qui ne se cacheront plus pour demander leur dû comme l'a fait British Energy. C'est un non-sens de créer un marché intérieur où un tiers de l'électricité est protégée et subsidiée.
Le subside à British Energy montre clairement que le Traité Euratom est
incompatible avec le marché intérieur. Les gouvernements
autrichien et allemand, entre autres, ont appelé à une révision du traité
Euratom lors des négociations sur le nouveau traité constitutionnel de l'Union.
Nous appelons les citoyens et responsables politiques européens à se
joindre à cette initiative et à agir dès maintenant pour l'abolition du Traité
Euratom avant que d'autres milliards d'euros soient puisés dans les poches du
contribuable pour financer un secteur en déliquescence."
Selon Caroline Lucas, membre du Green Party, élue au parlement européen, la décision prise par la Commission le 22 septembre 2004 … est « un vrai désastre » qui va mettre en danger les recherches et le développement d’énergie renouvelables.
Les vieilles centrales nucléaires dont les réacteurs ont été arrêtés nécessitent un traitement pendant des décennies. Les compagnies sont censées provisionner en vue de cette maintenance. Au Royaume-Uni, qui possède les plus vieux réacteurs d’Europe, il est maintenant clair que les provisions ont été insuffisantes. Ainsi British Energy, gros producteur britannique, a rencontré des difficultés financières considérables ces dernières années. A tel point que le gouvernement britannique a proposé de se porter à son secours, à hauteur de 6 milliards de livres (9 milliards d’euros, quand même) !
Ce joli cadeau, financé par les contribuables du Royaume-Uni, n’a pas été du goût de nos amis Verts d’Outre-Manche attachés au principe pollueur-payeur. Ils ont porté plainte auprès de la Commission européenne au nom des dispositions européennes contre les subventionnements abusifs.
Mais, hier, la Commission a entériné l’aide britannique arguant de l’obligation dans laquelle elle était, en vertu du traité Euratom, de promouvoir et de protéger l’industrie nucléaire.
Et dire qu’il s’en trouve pour critiquer le manque de rentabilité des énergies douces !
La source anglaise : http://www.greenparty.org.uk/index.php
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12 tonnes
/ an de plutonium en vadrouille sur les routes de France,
en
passant seulement à 15 Km de chez vous
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Les accidents de poids lourds sont fréquents, et si ce camion en feu à Evry sur la bretelle A6-A86 avait contenu du plutonium ??? Pourrait-on évacuer rapidement tout ces gens bloqués dans leur véhicule ? Devrait-on le dire aux riverains, évacuer l’Hôpital, l’Université, les centres commerciaux, les zones industrielles, la préfecture et ses annexes … Panique assurée !!! Et gageons que jamais un tel plan d’évacuation n’a été étudié, c’est tout simplement impossible.
A la demande de Greenpeace, le cabinet Wise Paris (World Information Service on Energy), a fait une étude complète sur l'ensemble des transports liés à l'industrie du plutonium. Le résultat est extrêmement alarmant : environ 90 transports totalisant près de 12 tonnes de plutonium sous forme de poudre circulent en France chaque année. Sachant qu'il faut environ 8 kilos de cette matière pour faire une bombe atomique, c'est l'équivalent de 1.500 bombes qui circulent chaque année. Le cabinet Wise a également évalué l'impact de différents scenarii d'accidents possibles qui seraient autant de catastrophes humaines et environnementales.
Mars 2004, un cabinet d’audit indépendant remet un rapport d’étude alarmant. Ces convois considérés par les pouvoirs publics comme ultra secrets, sont comme tous les sites nucléaires de base français très peu protégés.
Le principe général des transports de plutonium en France est basé sur le fait qu'ils soient secrets et que les horaires et parcours soient changés à chaque déplacement des véhicules. C'est la principale raison pour laquelle les convois de plutonium ne peuvent emprunter la voie ferrée, [comme si les trains étaient toujours à l’heure]. Comme le faisait justement remarqué l'autorité de sûreté, le Chemin de fer est un "rail" qui empêche toute échappatoire … l'autoroute serait-elle plus flexible ? N'est-on pas entre deux rails de sécurité ? Si, à ses origines, ce type de transport était organisé en petites quantités et donc facilement dissimulables dans des voitures classiques de petite taille et "banalisables", les choses ont changé. C'est aujourd'hui la logique industrielle qui commande et les quantités transportées demandent un nombre important de rotations de véhicules et des installations prêtes à l'envoi et à la réception.
Ainsi, toutes les semaines, trois camions de "Cogema Logistics", basés à coté du terminal ferroviaire d'Armanville à Valognes (50), transportent 150 kilos de plutonium chacun en direction des installation du sud de la France. L'itinéraire emprunté est toujours le même - voir la carte - les horaires sont réglés comme des horloges Toutes les semaines, généralement le lundi, le mardi et le mercredi, toujours à la même heure et suivant exactement le même parcours, des camions, transportant chacun l'équivalent d'une vingtaine de bombes atomiques, quittent l'usine de La Hague à destination des usines de Marcoule ou de Cadarache dans la vallée du Rhône. En passant par Saclay, ils passent sur la francilienne à hauteur de Fleury Mérogis puis direction autoroute A6 à Evry.
Les trois députés des Verts ont déposé une demande de création d'une commission d'enquête sur ce trafic de plutonium. (lire la proposition de résolution en PDF)
Le député de l'Eure, François Loncle (ex ministre et vice-président de la Commission des affaires étrangères) a envoyé une question écrite à l'intention du ministre de l'industrie, lui demandant des informations sur ces transports ainsi que sur les mesures de sécurité qui pourraient être prises pour les populations concernées. (lire le courrier du député)
La municipalité de Chalon-sur-Saône a fait savoir publiquement qu'elle n'était pas informée de tels transports dangereux (lire l'article du Journal de Saône-et-Loire) … des réactions en Essonne ??? Les Verts de Corbeil Essonne ont porté la question au conseil municipal [C’est sans oublier que Serge Dassault fabrique des vecteurs pour le largage de Plutonium militaire] et l’association Sortir du nucléaire a posé la question au CDIS (Centre Départemental d’Intervention et de Secours) … sans réponse à ce jour … à suivre.
La résistance des containeurs en cas d'agression physique en situation accidentelle ne répond que de manière extrêmement théorique et en aucun cas aux scénarios très précis décrit. Dans son courrier, le représentant de l'autorité de sûreté se retranche sur le fait que son service n'est pas concerné par les aspects de protection physique, mais seulement par la sûreté de ces transports renvoyant la balle vers le Haut Commissaire de La Défense. Lire le courrier de Greenpeace à la DIN Lire le courrier de Greenpeace à la CSPI (Commission Spécial et Permanente d'Information)
Un nouveau cadre réglementaire a
été défini par l’Autorité de sûreté nucléaire pour le démantèlement des
installations nucléaires en fin de vie en France. Les exploitants (EDF, centres
de recherche...) pouvaient auparavant laisser leurs sites “ au
repos ” pendant des décennies afin d’attendre une baisse naturelle de la
radioactivité. Désormais, les travaux devront commencer dès la fin de
l’exploitation, car “ le démantèlement immédiat est préférable ”
selon l’ASN. Le démantèlement d’un réacteur d’EDF prendra ainsi de 15 à 25
années. Pour en savoir plus : http://www.asn.gouv.fr/ (note du 17 février 2003)
Le problème du démantèlement des
centrales nucléaires va donc se poser beaucoup plus tôt que prévu, même si la
durée de vie des actuels réacteurs est prolongée d’une dizaine d’années (ce qui
reste à prouver). Et cela d’autant que le lobby nucléaire voudrais pouvoir se
prévaloir de la maîtrise du procédé pour pouvoir continuer dans la voie de
l’EPR. Il est désormais obligé de prouver qu’il maîtrise le démantèlement et le
stockage des déchets induits.
Les premières tranches a être démantelée seraient celles de Brénilis en Bretagne et Chooz dans les Ardennes, puis celles de la Loire Chinon et St Laurent … et il apparaît déjà que les difficultés et le volume des déchets soient sous-évaluées. A moins de préférer la méthode russe du ferrailleur local en vogue dans les anciennes républiques.
PARIS (AFP) - 14 mai 2007 -
L'annulation du décret gouvernemental du 9 février 2006 autorisant le
démantèlement complet de la centrale nucléaire de Brennilis (Finistère), l'une
des plus anciennes du parc nucléaire français, a été recommandée lundi devant le
Conseil d'Etat.
Le commissaire du gouvernement, magistrat indépendant chargé de dire le
droit, a demandé l'annulation du décret en raison de "l'absence de
mise à disposition du public d'une étude d'impact" des travaux
de démantèlement de la centrale située dans les Monts d'Arrée, qui a
fonctionné de 1967 à 1985. Le Conseil d'Etat doit rendre sa décision dans
quelques semaines.
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Nucléaire : démantèlement des installations du CEA
Parmi les problèmes légués par le nucléaire, outre un
éventuel risque d’exploitation dont les américains et les russes nous ont montré qu’ils sont bien réels, le démantèlement des vieilles
installations et la gestion des déchets [issus des mines d’uranium, du
retraitement de La Hague et du démantèlement lui même] sont pour les
générations futures un héritage certain et conséquent.
Le CEA cherche 2,6 milliards d’€
pour démanteler ses installations. Maintenant qu'EDF est privatisée, se
pose la question du financement des démantèlements. Privatiser les profits,
nationaliser les dépenses...
17/11/2005 : Le commissariat
à l'énergie atomique (CEA), principal actionnaire ( 79% ) du groupe nucléaire Areva, cherche des pistes pour financer
les 2,6 milliards d'euros de démantèlement et réhabilitation de ses sites
nucléaires, après le refus du gouvernement d'introduire en Bourse Areva. "A défaut de pouvoir privatiser
une portion de ses titres Areva, le CEA doit réunir dans les trois ans qui
viennent 2,6 milliards d'euros pour faire face à ses divers engagements".
Le CEA pourrait nouer un partenariat avec un industriel, en lui cédant jusqu'à
30% du capital d'Areva, un rapprochement avec Alstom à moins que Bouygues et
son concurrent Vinci puissent eux aussi être sur les rangs, ainsi que Total qui
pourrait vouloir se diversifier pour aborder l'ère de l'après-pétrole. Le
Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé fin octobre 2005 qu'il
renonçait à introduire en Bourse Areva, au motif que le groupe évoluait dans un
secteur stratégique.
Qui va payer la retraite des centrales nucléaires ?
Afin de garantir son financement, EDF comme tous les
opérateurs nucléaires, constitue un fonds de provision dédié au futur
démantèlement. Avec l’achèvement prochain de la libéralisation du marché
électrique européen, la question de la pérennité du fonds se pose avec encore plus
d’acuité. Cette opération constitue en
effet un véritable "défi" technologique mais aussi financier. Les
dépenses pour le démantèlement sont en effet estimées par les instances
officielles à 15 milliards d'Euros (MdE).
Nous
avons déjà payé cette provision en tant que client d’EDF, nous risquons bien de
la payer une seconde fois en tant que contribuable, et plus encore si les
montants sont sous-estimés …
Afin de garantir ce financement, EDF constitue et gère
un fonds de provision dédié au futur démantèlement, à travers la tarification
de l'électricité. Pourtant, aujourd'hui, dans un contexte de libéralisation
totale du marché de l'électricité au 1er juillet 2007, la gestion
financière, par l'entreprise semi publique, du fonds de provision semble très
contestable.
Les provisions
enregistrées par EDF fin 2001 s'élevaient à 10,5 MdE. Une faible part a été
investie en actifs financiers, l'autre part, beaucoup plus conséquente,
constitue le montant mobilisé pour des acquisitions industrielles, notamment
dans le cadre de la politique d'expansion internationale très conversée d'EDF
ces dernières années en Amérique du sud et en Italie notamment.
A la lumière de l'évaluation des performances réalisées par ces
"placements", il s'avère que le fonds de provisions a subi une perte
de valeur de 1,6 Md €. ! Cette somme correspond à 15% du montant total des
provisions et à près de trois années de collecte.
Constat
alarmant : si la pérennité du fonds de provision n'est plus assurée, se
sont les consommateurs et les contribuables de demain qui devront payer les
charges déjà prélevées hier et aujourd'hui. Cette évolution inacceptable serait
en totale contradiction avec le principe "pollueur/payeur" et ferait
reposer le poids du démantèlement sur les générations futures. Cet état de fait
est déjà une réalité au Royaume-Uni. Il est temps de réagir en France.
Pour en savoir
plus : voir sur le site de Greenpeace "Gestion des fonds de
démantèlement des centrales nucléaires" et
Extrait du rapport commandité
par Greenpeace : Economie des modèles européens de gestion des provisions pour
démantèlement des centrales nucléaires", par Flavien TCHAPGA et Jean-Michel GLACHANT,
avril 2003. Et si vous ne l’avez pas
manquée, l’émission de France 5 du mardi 6 avril 2004 à 15h15.
Plusieurs types de
déchets, haute activité, moyenne et basse activité, ils sont ou seront stockés
dans des sites particuliers tel Bures pour l’enfouissement profond. Site qui ne
serait décidé qu’en 2006, mais on connaît déjà la réalité, … parce qu’ils ne
pourront pas faire autrement que de poursuivre leur fuite en avant
!!! Dans deux sites en Champagne et à La
Hague. Sans omettre, mais c’est surtout la Cogéma qui les a oubliés les
millions de tonnes de déchets miniers du Limousin.
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Parmi les problèmes légués par le nucléaire, la gestion des
déchets et sous produits à long terme sont pour les générations futures un
héritage certain et conséquent.
|
Nous dénonçons la méthode
qui consiste à précipiter les choix de l’enfouissement des déchets : la
loi programme 2006-739 adoptée en juin n’a pas tenu compte des interrogations
des scientifiques. L’urgence ne se justifiait pas alors que les études ne
sont pas terminées et qu’elles sont parcellaires. 3% des députés et sénateurs
ont participé au débat … Belle représentativité !!! Il n’y a aucune
garantie sur la réversibilité du stockage. Cette loi ne concerne que 3% et passe sous silence les 97% de la
totalité des déchets. Elle viole la réglementation Européenne en ce qui
concerne le retraitement. C’est une mauvaise loi, qui n’a d’égal que celle
sur la transparence nucléaire. |
En savoir plus : http://www.stopbure.com/ ou http://www.burestop.org/
Le retraitement des déchets de centrales nucléaires à La Hague ou à Cadarache n’avait qu’un seul but à l’origine du projet : le nucléaire militaire, la bombinette, puis justifié aujourd’hui par le projet MOX qui n’a aucune rentabilité économique ni écologique. On ferait disparaître du Plutonium de cette façon, et encore, ce n’est pas certain, mais en revanche on produit de l’Américium, où est le gain dans cette affaire ?
Ces déchets dits à
"haute activité" (plus d'un milliard de Becquerels par gramme) sont
stockés sur les sites de La Hague (Manche) et de Marcoule (Gard), tout comme
l'essentiel des déchets de "moyenne activité à vie longue", dont la
radioactivité prend plus de 30 ans à diminuer de moitié.
Ces derniers, dont la radioactivité est de plus d'un million Bq/g, viennent eux
aussi des centrales, qu'il s'agisse de structures contenant les combustibles
(coques et embouts) ou des résidus de traitement des effluents et équipements.
Ils représentent 4,4% du volume pour 8,22% des rayonnements.
Les sites de La Hague et Marcoule contiennent à eux seuls 90% de la
radioactivité totale des déchets.
Les rejets de La
Hague «normaux», c’est à dire devant faire l’objet de déclaration (quand elle est
faite) sont très importants et les incidents d’exploitation y sont fréquents
comme dans toute usine chimique. Les unités de rétention des effluents pollués
n’y sont pas plus fiables malgré leur radio-toxicité et leur dangerosité.
Ce stockage devait
concerner les déchets de faible et moyenne activité à vie courte (moins de 30
ans pour diviser la radioactivité par deux). Ils constituent 76,8% du volume
pour 0,055% de la radioactivité.
La poubelle atomique nommée «Centre de l'Aube» inaugurée en
1991 à Soulaines devait accueillir d'ici à 2050
jusqu'à 1 million de m3 de déchets nucléaires de faible et moyenne
activité et à période de vie courte ou moyenne, le CSA, entré en service en
1992, devait en principe
"Ne pas
rejeter d'effluents radioactifs liquides ou gazeux", selon l'article 4 de ce décret - et ainsi qu'il le fut
affirmé aux riverains du centre de stockage lors de l'enquête publique. Depuis le début de l'exploitation le compactage des fûts
provoque des rejets de gaz toxiques dans l'atmosphère, et l’étanchéité du
stockage serait altérée, des fuites de radioactivité ont été mesurées dans
l’aquifère autour du site, la CriiRad a effectué des mesures révélant des flux
de radiations gamma cinq fois supérieurs au bruit de fond en divers points de
la clôture entourant le site.
S'étendre sur 30 hectares, en fait elle en
couvre plus de 112, 10 ans plus tard. Et le démantèlement des centrales n’a pas
encore commencé.
Stocker des déchets à faible activité et à vie
courte. L'entreposage de déchets à vie longue, contenant du plutonium (durée de
demi-vie 240.000 ans) a commencé, on y trouverait aussi du Polonium 210 et du
Radium 226 dangereux et qui ne font même pas partie des produits à analyser.
Télécharger le rapport de la
Criirad
Un autre centre de
traitement TFA de 45 ha est crée à Morvilliers à coté de Soulaines … et
à 60 km de Bures et reliés par la RD 60, la départementale radieuse.
C’est probablement
sa faible densité de population vieillissante et rurale et passive qui a retenu
l’attention de la nucléocratie, mais cette région est très importante du point
de vue hydrologique puisque c’est là, aux marges que se fait la réalimentation
de nombreuses nappes d’eaux du bassin parisien … c’est hypothéquer un avenir
pas si lointain que ça.
L'absurdité
du choix : pourquoi un stockage souterrain de déchets radioactifs à Bure ?
Le site de Bure, 30 km au sud-sud-est de Bar-le-Duc, dans la
Meuse, en pleine campagne, a été retenu en raison de l’existence d’une couche
d’argiles de 92 m d’épaisseur, à 500 m de profondeur. Dans ces argiles
(supposées totalement imperméables) seront creusées des galeries susceptibles
d’abriter un laboratoire d’étude dont la finalité est le stockage de colis de
déchets radioactifs dont l’industrie nucléaire ne sait que faire. Déchets
essentiellement de classe C, très énergétiques (forte température, forte
radioactivité et à vie longue, comme le Pu 239 dont la demi-vie est de 24.400
ans).
L’avantage d’un tel stockage, hors de la vue, est qu’il permettrait en outre,
sans craindre une opinion publique de plus en plus hostile, de pérenniser une
industrie dangereuse présentant des risques énormes pour la santé des
générations futures.
Une décision en 2006 sans attendre
la fin des études
Le début de creusement du puits central, débuté en oct. 2000 sous la responsabilité
de l’ANDRA, ayant pris du retard, l’installation du laboratoire et la
réalisation de toutes les études qui devaient permettre en 2006 d’accepter ou
non un stockage à Bure en se conformant à la loi du 31 décembre 1991 : «La gestion des déchets radioactifs à haute
activité et à vie longue doit être assurée dans le respect de la protection de
la nature, de l’environnement et de la santé … en prenant en considération les
droits des générations futures» ne
pourrons pas être terminés dans des délais raisonnables. C’est une décision
prématurée d’autant qu’il devait être choisi en deux options et qu’une seule a
été étudiée. C’est vrai que la Loi n’est pas la même pour tous !
Le premier handicap
de Bure : les failles, décrochements et fractures
Bure se situe sur le tracé d’une très grande faille qui traverse
tout l’Est de la France. Cette faille se suit depuis les Pyrénées jusqu’au-delà
de Metz et traverse toute l’Allemagne. Dans les zones faillées, comme à Bure,
il y a rupture et décalages des couches géologiques. Ces décalages sont
toujours accompagnés d’une multitude de fractures qui coupent les roches. La
grande faille qui traverse en profondeur la région de Bure a joué tantôt en
faille, tantôt en décrochement et a fortement décalé les terrains du socle
granitique du Massif Central et, dans une moindre mesure, les roches calcaires
et argileuses qui se trouvent au-dessus du socle à Bure. Pas moins de deux
réseaux de fractures doivent passer à travers le site de Bure, même si les
études géophysiques sont techniquement incapables de les faire apparaître.
L’existence de fissures dans les murs du puits en cours de creusement et les
écoulements d’eau qui s’y produisent (72 m3 d’eau par jour) le confirment. Il
est donc pratiquement certain que le niveau d’argile dans lequel devrait se
situer le laboratoire est fracturé, comme dans le fossé faillé de Gondrecourt
qui passe à 4 km à l’Est de Bure.
Le second handicap
de Bure : les séismes
Les déplacements, si faibles soient-ils, qui se produisent le long de la
grande faille sont démontrés par l’existence de nombreux séismes. La profondeur
des foyers sismiques montre que les chocs sont localisés soit au niveau du
socle, soit dans les terrains qui se trouvent au-dessus de celui-ci et dans
lesquels doit être creusé le laboratoire. Dans le voisinage immédiat de Bure,
on a répertorié 41 séismes depuis 1980. Combien de séismes affecteront encore
cette région en 100.000 ans et de quelle magnitude ? La simple réouverture
d’une fissure dans une des galeries de stockage de Bure aurait des conséquences
très graves, car c’est une voie d’eau potentielle.
Le problème majeur
de Bure : l’infiltration de l’eau en profondeur
Au sud-est de Bure, la fracturation des calcaires situés sous le
niveau d’argile indique que toute la pile sédimentaire est fissurée et laisse
passer l’eau.
Quel sera le devenir des galeries de Bure à long terme ? Leur étanchéité ne
pourra être garantie à cause de la fracturation et de la sismicité. Une
fracture colmatée temporairement par de l’argile où des injections de béton a
toutes les chances de se rouvrir en raison des vibrations liées à la répétition
des séismes dont la magnitude maximale est impossible à prévoir sur une très
longue durée. Dans les galeries, l’eau réchauffée par les colis radioactifs (température
supérieure à 1.000°C) aura un pouvoir corrosif sur les enveloppes en raison de
la présence de pyrite dans les argiles (formation d’acide sulfurique et de sel
dans les séries sous et sus-jacentes). Cette eau chaude remontera vers la
surface du sol, transportant avec elle les éléments radioactifs toxiques, comme
cela se passe d’ailleurs avec le radon issu du socle, qui remonte le long des
failles.
Tous ces éléments devraient inciter les décideurs de 2006 à une très grande
prudence, d’autant plus que la durée du stockage à Bure serait d’au moins une
centaine de milliers d’années.
Et il faut le savoir, toutes les nappes aquifères du bassin parisien sont réalimentées par … cette zone régionale. A terme c’est l’eau des générations futures d’un quart des français qui est menacé par cette décision technocratique.
Le vignoble de Champagne est économiquement menacé au moindre problème, c’est un produit emblématique qui est condamné (et on peut même pas dire je m’en fous je ne bois que de l’eau, cruel …) faute d’avoir pris conscience du risque.
Arrêtons Bure et le
gaspillage irrationnel de l’argent public
Le lobby de l’énergie nucléaire fait délibérément l’impasse sur la
toxicité des déchets de cette industrie. Faut-il rappeler qu’aucune autre industrie
n’a jamais produit de déchets aussi dangereux pour la santé des générations
futures ? Il faut arrêter le projet insensé de l’enfouissement des déchets
radioactifs, comme le clament de nombreux scientifiques, à cause de la
contamination des nappes phréatiques. Dans les cinquante prochaines années,
l’eau potable deviendra un bien plus précieux que l’énergie.
Extrait d’un document de Jacques
Muller et André Mourot.
Jacques Muller géologue, Docteur ès Sciences des Universités de Neuchâtel
(Suisse) et de Bordeaux, ancien Directeur de Recherche au CNRS, administrateur
de la CRIIRAD, coauteur de plusieurs rapports sur les problèmes géologiques des
entreposages de déchets radioactifs.
André Mourot géophysicien, Licencié ès Sciences de l’Université de Strasbourg,
membre de la Commission Locale d’Information de Bure, auteur de plusieurs
rapports sur les problèmes de stockage de déchets radioactifs à Bure.
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